La Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) vient de dévoiler le résumé de 40 pages destiné aux décideurs du premier rapport très attendu d’évaluation mondial sur la biodiversité et les services écosystémiques depuis 2005. Le rapport complet sera publié courant de l’année.

davAfin de clôturer la septième session plénière de l’IPBES, un résumé du premier rapport d’évaluation mondial sur la biodiversité et les services écosystémiques a été présenté, à l’intention des décideurs. Les principaux messages, résultats et scénarios possibles ont été soulignés pour offrir un aperçu global de l’état d’avancement des principaux objectifs mondiaux.

Ce document a fait l’objet de négociations depuis ce 29 mai entre les représentants des 132 Etats membres de l’IPBES réunis pour l’occasion au siège de l’Unesco à Paris. De nombreux chiffres ont été cités qui démontrent la vitesse à laquelle se dégrade la biodiversité. Combien d’espèces sont en cours d’extinction ? Dans quel état se trouvent les espèces encore vivantes ? Quelle pression les activités humaines exercent-elles sur elles ?

80% des ODD sont compromis du fait de la détérioration de la nature

Il a fallu trois années de travail à 400 experts internationaux travaillant en collaboration avec l’IPBES pour fournir des éléments essentiels pour une action mondiale et régionale sur la nature après 2020. Ce rapport étudie les causes des changements affectant la biodiversité et les écosystèmes, les conséquences pour les populations, les options politiques et les futures trajectoires possibles pour les trois prochaines décennies si les tendances actuelles se confirment, ainsi que d’autres scénarios.

La synthèse mondiale présentée par l’IPBES ce 6 mai, qui s’appuie sur près de 15 000 références, est une première évaluation incluant les savoirs autochtones et locaux à une échelle qui traduit un consensus à la fois politique et scientifique. Elle révèle malheureusement que la plupart des objectifs d’Aichi ne seront pas suivis, de même pour les Objectifs de développement durable (ODD). En effet, 35 cibles évaluées ont montré que les efforts n’étaient pas suffisants ! Les conclusions sont alarmantes. Il faut passer à une mise en œuvre plus audacieuse et s’attaquer aux causes profondes du changement. Il faut intégrer les causes dans nos systèmes économiques de gouvernance pour changer notre façon de penser et d’agir. « La croissance économique est un moyen de préserver la vie et la nature, et non une contrainte ! », insiste Eduardo S. Brondizio, Global Assessment Co-Chair de l’IPBES.

Tout n’est pas perdu : les scénarios possibles d’atténuation et d’adaptation au changement climatique sont compatibles avec les ODD et les objectifs fixés pour la protection de la biodiversité. Il faut en plus mettre en œuvre des mesures compatibles avec le contexte local.

Cette évaluation mondiale de la biodiversité et des services écosystémiques contribuera à améliorer les politiques et les actions au cours de la décennie à venir. Les Etats sont désormais au courant. Reste à voir quelles actions seront mises en place d’ici fin 2020, avant la tenue de la COP15 de la Convention sur la diversité biologique en Chine.

B&L évolution propose de décrypter le rapport mondial de l’IPBES, en reprenant les points clés de la synthèse, dans un webinaire le 22 mai à 11h, à l’occasion de la journée internationale de la diversité biologique : https://register.gotowebinar.com/register/313329326707797003