La biodiversité nocturne représente la plus grande majorité des espèces vivant sur Terre : on estime que 28% des vertébrés et 64% des invertébrés vivent partiellement ou exclusivement la nuit. L’environnement nocturne connaît une grande diversité d’espèce (saviez-vous que seules 250 espèces de papillons sont diurnes contre 4500 nocturnes ?), qui doit être considérée comme une ressource naturelle importante, voire vitale dans le bon fonctionnement des écosystèmes. Pourtant, la biodiversité nocturne, fortement touchée par les impacts de la pollution lumineuse, est la grande absente des politiques de protection de la nature.

Les écosystèmes nocturnes

Les écosystèmes sont des ensembles dynamiques qui fonctionnent grâce aux interactions de l’ensemble des êtres vivants (animal et végétal) sur un milieu défini par des caractéristiques abiotiques (physiques, biologiques, géologique, climatiques, etc.) dans le but d’atteindre un équilibre pour permettre aux êtres vivants de vivre en harmonie. Chaque individu a son importance, chacun va apporter et dépendre de l’autre. La présence d’espèces de jour comme de nuit permet à l’écosystème d’être en équilibre. L’environnement nocturne est une ressource des plus indispensables pour l’équilibre des écosystèmes, où chaque espèce détient une place essentielle.

La biodiversité nocturne

La biodiversité nocturne a des comportements très variés. Certaines espèces vivent exclusivement la nuit et vont profiter de cette période pour se nourrir, se reproduire ou encore se déplacer et dormir la journée. D’autres vivent partiellement la nuit, pour profiter de la fraicheur du crépuscule ou de l’aube, pour se mettre en activité, se déplacer ou chasser. Enfin, certaines espèces vont profiter de la nuit de manière occasionnelle, c’est souvent le cas dans les migrations des espèces qui vont privilégier la nuit pour fuir les prédateurs (2/3 des oiseaux migrateurs voyagent de nuit).

Plus discrète mais loin d’être inutile (à titre d’exemple, les papillons de nuit sont aussi des pollinisateurs remarquables), la biodiversité nocturne fait l’objet de peu d’études et surtout de peu de considération dans les réglementations de protection de la nature.

Une biodiversité fortement menacée

Depuis toujours, la vie sur Terre est réglée en fonction de rythmes naturels indispensables et notamment le plus important : l’alternance jour/nuit (ou rythme nycthéméral). Pour l’Homme, la nuit (et l’obscurité qui l’accompagne) est une période naturellement effrayante (peur instinctive au même titre que la peur du vide) ce qui fait que la biodiversité nocturne a toujours était menacée. Par exemple, autrefois accompagnés de mythes et légendes, les chouettes et hiboux ont vu au Moyen-Âge leur nombre baisser dangereusement (décimés car ils étaient « signe de mauvais augure ») et ont failli complètement disparaître.

Aujourd’hui, la biodiversité nocturne est toujours menacée. Pour pallier au manque de vision et au sentiment d’insécurité qui est associé à la nuit, l’Homme s’évertue à transformer la nuit en jour. Il s’agit d’une menace plus douce mais qui touche fortement l’ensemble de la biodiversité nocturne. On la qualifie de pollution lumineuse.

La pollution lumineuse et ses impacts sur la biodiversité

L’introduction de lumière artificielle durant la nuit est à l’origine de la création de la pollution lumineuse qui a de nombreux impacts sur la santé et le bien-être, sur la vision du ciel étoilé mais aussi sur la biodiversité nocturne. Certaines espèces vont fuir la lumière, un phénomène qui va alimenter la fragmentation des paysages et amputer la cohérence écologique des territoires. D’autres vont être piégées et périr sous les lampadaires, à tel point que 200 mètres autour d’une source lumineuse, la plupart des insectes nocturnes ont disparu (ANPCEN, 2008). Des impacts importants qui vont toucher l’ensemble de la biodiversité exclusivement ou partiellement nocturne, telle que la migration des oiseaux. Un enjeu fort pour les écosystèmes nocturnes (comme par exemple, concernant la chaîne alimentaire).

Des solutions efficaces

Pour réduire ce phénomène, il existe des solutions efficaces en maitrisant au mieux les flux lumineux : éclairer justement seulement ce qui est nécessaire, quand c’est nécessaire et là où c’est nécessaire. Réaliser des extinctions partielles ou totales pour permettre aux espèces de migrer ou de fuir des pièges lumineux.

Il serait aujourd’hui important d’intégrer la biodiversité nocturne dans les politiques de protection de la nature et que la pollution lumineuse fasse partie d’un cadre légal pour limiter les impacts d’un éclairage de plus en plus présent sur le territoire français.

Une communication est essentielle pour informer et défendre la biodiversité nocturne. Quelques manifestations existent déjà pour prendre conscience du phénomène : c’est le cas des initiatives Jour de la Nuit et Nuits Sans Lumière (île de la Réunion).

B&L évolution accompagne les territoires et les entreprises dans la mise en place d’une stratégie de réduction de la pollution lumineuse. Pour améliorer les conditions de vie de la biodiversité nocturnes et des citoyens tout en faisant d’importantes économies.