Le gouvernement publie l’intégralité du projet de Programmation Pluriannuelle de l’énergie (PPE) pour mener la transition vers un système énergétique plus sobre et donc plus résilient. Quelles sont les priorités d’actions des pouvoirs publics dans le domaine de l’énergie ? Explications.

PPE 2019

PPE : Stratégie énergie – climat

70% de la production de gaz à effet de serre résulte de l’utilisation d’énergies fossiles. Il est donc nécessaire d’établir une feuille de route pour diminuer cet impact. La Programmation Pluriannuelle de l’énergie (PPE) est un outil opérationnel engageant pour les pouvoirs publics. La PPE décrit les mesures qui permettront à la France de décarboner l’énergie afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Les actions sont présentées sous trois grands axes : la baisse de la consommation, le mix énergétique et le développement de réseaux locaux.

B&L évolution vous explique les grandes dimensions de la présente programmation, dévoilée en novembre 2018 et portant sur la période 2019-2023.

Que contient le projet de PPE ?

Cette PPE prévoit l’évolution du système énergétique vers plus d’efficacité. La baisse de la consommation d’énergie est la clé pour atteindre les objectifs fixés. Pour cela, il faut tourner le dos aux énergies fossiles ce qui signifie diminuer la consommation de charbon, de pétrole (essence, diesel, fioul…) et de gaz naturel. Un autre levier est de donner un juste prix au carbone et accompagner les acteurs économiques dans cette transition. Des investissements de taille sont nécessaires comme par exemple ceux liés aux certificats d’économie d’énergie (CEE) qui encouragent financièrement les actions d’économie d’énergie. Le secteur du bâtiment représente 40% de l’empreinte carbone et l’accent va être mis sur la création et la rénovation de bâtiments performants. La consommation d’énergie fossile touche énormément le secteur du transport et c’est pour cette raison que l’objectif est de développer des véhicules zéro émission. Enfin, il faut agir dans le secteur de l’industrie car il est difficile de changer les modes d’apport de chaleur ou d’énergie déjà implantés.

Il est aussi nécessaire de favoriser les mix énergétiques c’est-à-dire accélérer le rythme de développement des énergies renouvelables. La chaleur représente 40% de la consommation d’énergie et est essentiellement produite à partir de gaz puis d’énergie renouvelable. Il faut donc augmenter la part d’énergies renouvelables dans la production de chaleur (biomasse, solaire thermique, cogénération…). Les modes de transports présentent une forte dépendance au pétrole et pour contrer ce phénomène, les carburants doivent devenir biosourcés c’est-à-dire produits à partir de déchets ou de sous-produits agricoles, lorsque ceux-ci ne sont pas valorisables agronomiquement. Le système électrique français utilise le gaz naturel pour sa capacité de stockage et sa flexibilité. Cependant, le gaz naturel reste une énergie fossile et il faut donc diminuer sa consommation et à terme, le remplacer par du biogaz ou du gaz de synthèse. Pour finir, il faut agir sur les modes de production d’électricité car son usage en fait un levier de décarbonation.

Enfin, il faut développer des réseaux organisés localement. Les réseaux de chaleur et de froid sont économiquement rentables mais il nécessite de gros investissements pour se mettre en place. Le réseau électrique doit être plus flexible pour permettre l’intégration des énergies renouvelables dans un réseau qui doit être en constant équilibre entre la production et la consommation. De plus, les carburants alternatifs qui vont se développer nécessiteront des recharges ou ravitaillement. Il est donc vital de favoriser les infrastructures de recharge pour les nouveaux carburants (électricité, hydrogène, bioGNV…) afin d’augmenter leur attractivité.

La PPE en chiffres

Adopter cette stratégie permettrait d’atteindre les objectifs suivants :

  • Baisse de 7% (par rapport à 2012) de la consommation finale d’énergie
  • Réduction de 14% (par rapport à 2016) des émissions de gaz à effet de serre issues de la combustion d’énergie
  • 2,5 millions de logements rénovés (rénovations performantes ou très performantes)
  • Toutes les centrales électriques fonctionnant exclusivement au charbon seront arrêtées
  • Augmentation de 25% (par rapport à 2016) de la consommation de chaleur renouvelable
  • Augmentation de 50% (par rapport à 2017) des capacités de production d’électricité renouvelable
  • Création d’environ 246 000 emplois

La PPE est donc une étape-clé pour mettre en œuvre la stratégie nationale bas carbone. Ces quelques mesures opérationnelles permettront de mettre la France sur la voie de la neutralité carbone. B&L évolution vous accompagne dans la mise en place d’une stratégie carbone efficace et différenciante des autres engagements contre le changement climatique.