L’érosion de la biodiversité fait partie des 10 risques les plus menaçants pour notre société, selon le Global Risks Report, un rapport des risques mondiaux publié par le Forum économique mondial. Quelles sont donc les bonnes pratiques en matière de protection de la biodiversité ? Quel est le rôle de la normalisation ?
La normalisation a un rôle à jouer dans le cadrage des projets liés à la protection de la biodiversité. Il existe en effet des normes volontaires, en plus de la réglementation et d’initiatives privées, pour partager outils et méthodes de référence mais aucune n’est spécifiquement dédiée à la biodiversité. Parmi celles qui abordent la biodiversité de près ou de loin, on retrouve la NF EN ISO 14001 sur les systèmes de management environnemental, la NF ISO 26000 sur les « Lignes directrices relatives à la responsabilité sociétale ou encore la NF X10-900 « Génie écologique – Méthodologie de conduite de projet appliqué à la préservation et au développement des habitats naturels – Zones humides et cours d’eau ». La notion de biodiversité intervient également dans d’autres travaux mais un besoin d’élaborer un cadre d’action commun a été identifié.
Pour définir de nouvelles normes spécifiques à la biodiversité, une commission sur la biodiversité a été lancée par AFNOR Normalisation, présidée par Sylvain Boucherand. La première réunion devrait se tenir en mai 2019.
La biodiversité au cœur des débats
Le terme « biodiversité » peut évoquer différentes notions, selon le domaine de travail dans lequel chacun évolue. Scientifiques, entreprises et naturalistes ont des visions différentes sur le traitement du sujet. Il est donc important de trouver un consensus et définir une méthodologie de conduite de projet qui répond aux attentes de tous les acteurs. En priorité : le besoin de mieux évaluer l’empreinte biodiversité d’une entreprise ou d’une collectivité territoriale. Ce moyen permet de connaitre les impacts directs et indirects de l’activité d’une entreprise sur la biodiversité.
Evaluer et réduire son empreinte sur la biodiversité permet de se positionner comme acteur dans les stratégies de lutte contre l’érosion de la biodiversité et de contribuer à des initiatives mondiales comme par exemple les Objectifs de Développement Durable (ODD). Cela repose sur la prise en compte de l’ensemble de la chaine de valeur : les entreprises pourront savoir sur quel maillon intervenir et réduire leur empreinte biodiversité.
Il a été proposé que les bureaux d’étude bénéficient d’un label montrant qu’ils mobilisent une pluralité d’expertises. Les normes pourraient même être issues des travaux de la commission sur la biodiversité. Une importante participation d’experts est donc nécessaire pour porter une vision plurielle de la biodiversité.