Comment réduire les futurs risques d’extinction d’espèces animales ? Les auteurs d’une étude publiée dans la revue Nature ont suggéré des changements de pratiques humaines pouvant réduire leur impact sur la nature et les risques d’extinction. Jean-François Silvain, président de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB), a rédigé la transcription de cet article pour répandre et rendre accessible à un grand nombre les savoirs sur la biodiversité. En attendant les autres transcriptions, découvrez celle-ci qui présente les pistes pour réduire les menaces sur les animaux.
La Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) soutient la recherche et notamment les scientifiques qui partagent leurs savoirs et publient sur le thème de la biodiversité. Elle a décidé d’agir pour accroître et transférer les connaissances sur la biodiversité en mettant à disposition sur son site internet des publications scientifiques majeures, accompagnées de « transcriptions synthétiques de l’article ».
Jean-François Silvain, directeur de recherche à l’IRD et président de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité, a rédigé la première transcription parue début juillet. Il présente les principales évaluations d’une étude sur les menaces futures sur la biodiversité ainsi que les pistes développées pour les réduire, notifiées dans un article publié en juin dans la revue Nature.
Quatre pistes pour réduire les menaces sur les animaux
Les activités humaines impactent la biodiversité terrestre et engendrent des changements environnementaux. La population humaine a ainsi augmenté de 130% entre 1969 et 2010 et le produit intérieur brut de 490%, à l’origine de l’augmentation des terres agricoles et d’une demande croissante de protéines animales. Deux facteurs liés à la croissance démographique sont corrélés avec le risque d’extinction des mammifères et des oiseaux : l’accroissement des surfaces cultivées et le revenu par habitant. En effet, l’agriculture intensive menace 80% des espèces de mammifères et d’oiseaux en détruisant leurs habitats. Ces espèces sont même en voie d’extinction en Asie, en Afrique subsaharienne et en Amérique du Sud tropicale. Le chercheur David Tilman a mené une étude sur ces menaces, proposant une piste de réduction des menaces à suivre, promettant d’ « annuler entre la moitié et les deux-tiers des risques prévus en 2060 pour ces animaux ».
L’étude suggère la poursuite de la conservation des aires protégées et des actions qui privilégient des changements de pratiques humaines susceptibles de réduire l’impact de l’homme sur la nature. Quatre pistes sont présentées :
- Poursuivre les programmes de conservation. 31 espèces d’oiseaux et 20 % des mammifères menacés ont pu être sauvés depuis le siècle dernier. Les scientifiques suggèrent de « développer et mieux gérer les aires destinées à protéger les espèces, faciliter leur inter-connection et réduire la consommation de viande de brousse et le braconnage ».
- Augmenter les rendements agricoles pour rapprocher la production des besoins. Les rendements de 96 pays d’Afrique, d’Amérique du Sud et d’Asie sont inférieurs à la moitié de ce qui pourrait être obtenu avec des méthodes et des technologies adaptées.
- Changer les régimes alimentaires. Pour réduire la demande de terres agricoles et la propagation des maladies chroniques (exemple : le diabète), des régimes alternatifs et surtout riches en végétaux sont proposés.
- Spécialiser la production. Une autre façon de diminuer la demande en terres agricoles serait de concentrer la production agricole dans les régions qui ont le potentiel de production le plus élevé.
Ces suggestions doivent permettre à la fois d’augmenter la protection de la biodiversité et l’acceptabilité sociale de la conservation en réduisant l’opposition nourriture versus nature. Une approche intéressante pour sensibiliser les citoyens, les collaborateurs des entreprises et les acteurs de la filière !
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