En 2022, la Métropole du Grand Paris a construit sa stratégie d’économie circulaire et solidaire, avec l’appui de BL évolution, après 4 années d’appropriation du sujet. Hortense Mourier, cheffe de service développement économique durable revient sur l’origine de cette démarche et les différentes étapes suivies par la Métropole pour aboutir à une feuille de route partenariale.
BL évolution : Quels ont été les facteurs clés de succès dans la prise en main du sujet de l’économie circulaire pour la Métropole du Grand Paris ?
Hortense Mourier : La première condition de succès a été d’avoir un portage politique dès le démarrage, un élu identifié dès la création de la métropole. L’économie circulaire a directement été rattachée à la compétence développement économique, et non pas à la compétence déchet ou transition écologique comme cela se fait dans beaucoup de collectivités. Nous avons traité le sujet sous l’angle des ressources, ce qui influence notre organisation.
En outre, des recrutements ont été fait rapidement pour travailler sur le sujet et identifier les modes d’intervention de la métropole. La Métropole du Grand Paris a la conviction que l’économie circulaire est un levier de développement économique porteuse d’enjeux sociaux et environnementaux.
Quel était le contexte quand vous vous êtes lancés ?
Hortense Mourier : Il nous paraissait que l’économie circulaire faisait l’objet d’une gouvernance partagée, qu’elle n’était pas portée par un acteur spécifique mais par une pluralité d’acteurs privés comme publics (grands groupes, collectivités, associations…). Un nombre important d’acteurs se saisissaient du sujet pour développer l’économie circulaire dans de multiples domaines.
La ville de Paris était alors leader sur l’économie circulaire avec la réalisation d’états généraux et d’une feuille de route. La ville entrainait le territoire avec elle. Quand la Métropole du Grand Paris a été créée, Paris a considéré que l’échelle métropolitaine était la bonne. Ceci s’est traduit avec par exemple l’événement Grand Paris Circulaire qui a été co-organisé, et qui a constitué l’élément de bascule.
Quelles ont été les étapes clés de votre démarche ?
Hortense Mourier : La Métropole du Grand Paris est une métropole de l’action, c’est pourquoi nous avons tout de suite voulu être dans l’opérationnel. Nous avons commencé par assurer la montée en compétence du territoire, nous y compris. Cela sous-entendait de nous organiser avec les communes et les Etablissements Publics Territoriaux (EPT), de construire une logique du faire ensemble. Nous avons mis en place une démarche partenariale dès le début, en favorisant les mises en réseau, en identifiant les partenaires avec lesquels faire l’économie circulaire : un réseau interne et externe.
Nous nous sommes assurés de monter en compétences avec les collectivités et les partenaires pour avoir un même langage. Au travers de cette logique de formation et des échanges qui en découlait, des projets ont ensuite émergé et nous sommes entrés dans une phase opérationnelle. Nous avons commencé à tester des programmes des outils opérationnels. Petit à petit nous avons développé une compréhension technique, nous avons commencé à accompagner les EPT, les communes et les acteurs économiques. Nous avons monté une chaire de recherche (la chaire Economie circulaire et métabolisme urbain) et avons développé des connaissances pour avoir une maitrise technique des spécificités des territoires.
Après avoir mis en place des programmes plus complets, par exemple le programme d’accompagnement aux Achats Circulaires et Solidaires, s’est posée la question d’accélérer le déploiement de l’économie sociale et solidaire (ESS) : il était important de remettre l’humain au centre des décisions. A la différence de l’économie circulaire, nous avons commencé à appréhender l’économie sociale et solidaire par un diagnostic. La Covid a renforcé la nécessité de traiter les deux sujets de manière conjointe. Puis la question s’est posée d’accélérer, d’engager encore plus loin les collectivités dans les projets d’économie circulaire et d’ESS.
C’est là que l’élaboration d’un document cadre a pris son sens pour consolider l’antériorité d’action, la rendre visible, identifier de nouveaux champs d’intervention et de nouveaux partenariats, aller vers un engagement plus fort des collectivités sur ce sujet. D’où l’élaboration de la Stratégie métropolitaine d’économie circulaire et solidaire, qui s’est faite de façon partenariale à travers l’animation de 7 ateliers avec les acteurs du territoire. Nous avons ainsi souhaité nous inscrire dans le paysage métropolitain.
La Stratégie métropolitaine d’économie circulaire et solidaire est à retrouver ici.
La mobilisation des élus et la coopération avec les acteurs du territoire sont essentielles pour créer une dynamique locale autour de l’économie circulaire et mettre en place les premières briques conduisant à des arbitrages stratégiques. La pédagogie autour de la notion d’économie circulaire, qui peut sembler être un concept obscur pour les néophytes, est déterminante pour adopter un même langage et une vision partagée des projets opérationnels qui peuvent être mis en place.
BL évolution accompagne des organisations de toutes tailles sur leur stratégie d’économie circulaire. Si vous avez un projet, parlons-en !