Du 21 octobre au 1er novembre 2024, la COP16 sur la biodiversité se tient à Cali, en Colombie. Deux ans après l’adoption de l’accord-cadre de Kunming-Montréal, la COP16 doit concrétiser les engagements pour protéger 30 % des terres et des océans d’ici 2030. Les discussions porteront sur trois enjeux clés : la finalisation du mécanisme de suivi, la mobilisation de financements annuels estimés à 200 milliards de dollars, et la création d’un mécanisme multilatéral pour le partage des avantages liés aux informations génétiques numériques (DSI).

Un cadre mondial à consolider

L’un des objectifs majeurs de la COP16 sera de finaliser la mise en œuvre du cadre Kunming-Montréal, en précisant les indicateurs de suivi et les modalités d’évaluation des progrès réalisés par les pays d’ici 2026. Ce cadre demande aux États de définir des stratégies nationales pour protéger la biodiversité, avec des bilans réguliers basés sur des indicateurs communs. À travers cet effort collectif, la conférence vise à freiner l’effondrement de la biodiversité.

Mobilisation financière et nouveaux mécanismes

L’un des défis centraux est la mobilisation de financements durables. L’accord-cadre de Kunming-Montréal fixe un objectif ambitieux de 200 milliards de dollars par an provenant de diverses sources, notamment un soutien accru pour les pays en développement avec 30 milliards d’ici 2030. À Cali, les négociations aborderont la création possible d’un nouveau fonds dédié ou le renforcement du Fonds-cadre mondial pour la biodiversité (GBFF).

Partage des avantages des ressources génétiques numériques

Une autre question importante concerne les modalités de partage des avantages liés à l’utilisation des informations de séquençage numérique (DSI) des ressources génétiques. La COP16 devra définir un cadre multilatéral qui garantit l’équité entre les utilisateurs de ces données et les pays d’origine, tout en assurant la libre circulation des informations pour soutenir la recherche scientifique.

Deux ans après la COP15 qui avait permis d’aboutir au cadre GBF – Global Biodiversity Framework, la COP16 représente un moment décisif pour la biodiversité et pour assurer la réussite du cadre. BL évolution souhaite attirer l’attention sur quelques facteurs-clés pour la réussite de la COP16 :

  • La traduction dans les politiques nationales et d’un plan de suivi avec des indicateurs est un facteur clé de succès de cette COP car elle assurera la bonne application de ce cadre (le manque d’indicateurs et de pilotage avait été un frein important à la mise en place du précédent cadre),
  • Il faut s’aligner sur les sources de financement et assurer la bonne redirection des flux financiers vers les pays en voie de développement selon ce qui est prévu (20 milliards) et plus largement opérationnaliser le financement global du GBF (200 milliards),
  • Clarifier la position sur les crédits biodiversité et leur éventuelle participation à la cible de 200 Md$ du GBF. Entre les promoteurs des crédits qui ne souhaitent pas qu’ils soient utilisés pour de la compensation, et les acteurs économiques qui tendent à penser qu’ils ont besoin de crédits pour compenser, il y a une ambiguïté qu’il faut lever.
  • Même si la COP entérine des accords entre États, l’engagement des entreprises est un appui important à l’aboutissement des négociations (comme les initiatives de Business For Nature). Il est important que cet élan serve aussi à mettre en lumière les façons dont les entreprises peuvent s’engager et participer à l’atteinte des objectifs du cadre.

La COP16 représente une étape importante pour accélérer les efforts mondiaux en faveur de la biodiversité. Le succès de cette conférence dépendra de la capacité des parties à finaliser des engagements concrets et à mettre en place des mécanismes solides pour financer et protéger la biodiversité sur le long terme.

Vous souhaitez vous engager en faveur de la biodiversité ? Contactez-nous ou découvrez par vous-même ces ressources utiles :

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