Depuis plusieurs années, de plus en plus d’entreprises travaillent sur l’évaluation de leurs dépendances envers la biodiversité, un concept popularisé par des cadres d’engagements volontaires tels que la Taskforce on Nature-related Financial Disclosures (TNFD) et des cadres réglementaires avec notamment la Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD).

En effet, toutes les entreprises dépendent directement ou indirectement de la biodiversité et de la multitude de services écosystémiques qu’elle fournit (gratuitement d’ailleurs !).

Les services écosystémiques, un élément clé dans les activités des entreprises

Les services écosystémiques correspondent aux biens et services produits gratuitement par la nature. Ils nous permettent de vivre et sont essentiels pour assurer le bon fonctionnement des activités économiques, et plus largement de notre société.

Selon la classification de l’IPBES (2019), on distingue trois types de services écosystémiques :

  • Régulation des processus environnementaux
  • Matériaux et assistance
  • Apports immatériels

Ce sont ces services écosystémiques qui nous permettent de nous nourrir et de nous fournir en matières premières issues du vivant lors des processus de fabrication de divers produits et objets. A titre d’exemple, au delà de l’agro-alimentaire, le secteur du textile dépend fortement de l’approvisionnement en fibres textiles (lin, coton…), tout comme le secteur du mobilier, la cosmétique, le secteur pharmaceutique ont de fortes dépendances directes etc….

Ce sont également ces services écosystémiques qui participent à la régulation du cycle du climat, le cycle de l’eau et la qualité de l’air, garantissant ainsi des conditions de production favorables. L’agriculture, qui nécessite de larges volumes d’eau, dépend par exemple fortement de la régulation de la distribution quantitative, spatiale et temporelle des eaux douces.

Ces services écosystémiques permettent aussi le maintien de paysages et de cadres favorables aux activités économiques telles que le tourisme. C’est ainsi qu’une grande partie des activités touristiques sont basées sur les paysages, les activités nature, la beauté d’écosystèmes sains etc…

La valeur économique des services écosystémiques est estimée à 140 000 milliards de dollars par l’OCDE, soit plus d’une fois et demie le PIB mondial. Dans un contexte d’érosion majeure de la biodiversité, l’IPBES a évalué que 14 des 18 catégories de services écosystémiques sont en déclin ! Ce déclin fait peser des risques majeurs sur la viabilité de l’ensemble des entreprises qui composent notre tissu économique.

Pourquoi travailler sur ses dépendances  aux services écosystémiques ?

L’érosion de la biodiversité et la perte des services écosystémiques qu’elle entraîne induit de nombreux risques pour les entreprises. Afin d’être résiliente face aux défis environnementaux actuels posés par l’érosion de la biodiversité, une entreprise se doit d’identifier et d’évaluer ses dépendances.

Une évaluation des dépendances aux services écosystémiques permet de comprendre ses interrelations avec la biodiversité, et de poser les premiers jalons d’une prise en compte pertinente et mature de ses enjeux biodiversité. Cela permet de nourrir l’analyse des risques physiques, de transition et systémiques liés à la nature. En effet, cette démarche est essentielle pour anticiper les perturbations des services écosystémiques et renforcer la résilience de son business model.

La survie économique des entreprises repose sur l’efficacité des services écosystémiques. L’identification et l’évaluation de ses dépendances envers la biodiversité permet donc également d’alimenter sa réflexion stratégique de long-terme.

C’est ainsi que de plus en plus d’entreprises, poussées par les attentes de leurs parties prenantes, travaillent sur leurs dépendances à la biodiversité et divulguent les résultats de leurs analyses et plan d’action pour y répondre. Ces travaux sont de plus en plus attendus par les investisseurs et institutions financières, qui souhaitent avoir une vision exhaustive des risques liés à l’érosion du vivant des entreprises.

Commet évaluer ses dépendances à la biodiversité ?

Plusieurs cadres normatifs et volontaires proposent des méthodes pour l’évaluation des dépendances à la biodiversité, en particulier :

  • La CSRD : Demande aux entreprises de divulguer « si et comment » leurs dépendances à la biodiversité ont été évaluées (lorsque l’ESRS E4 est matériel)
  • La COP15 : Encourage les entreprises à évaluer et divulguer leurs risques et dépendances à la nature (cible 15)
  • La TNFD : Demande aux entreprises de divulguer des informations sur leurs dépendances et leur intégration dans la gouvernance, la stratégie, la gestion des risques et les indicateurs de suivi environnementaux

Pour identifier ces dépendances, des outils comme ENCORE (Exploring Natural Capital Opportunities, Risks and Exposure) ou la matrice sectorielle (Sectoral Materiality Tool) du Science-Based Targets pour la Nature (SBTn) peuvent être utilisés. Ils permettent de cartographier les dépendances et d’évaluer les risques associés, offrant une vision claire des enjeux pour les entreprises. Pour plus de détails, nous vous invitons parcourir notre publication sur le sujet.

BL évolution propose des offres d’accompagnements sur-mesure pour évaluer ses dépendances à la biodiversité

Chez BL Evolution, nous accompagnons les entreprises et institutions financières qui souhaitent identifier leurs dépendances à la biodiversité, généralement dans le cadre de diagnostics DIRO de la CSRD (dépendances-impacts-risques-opportunités) ou TNFD qui permettent de se saisir pleinement de ses enjeux biodiversité. N’hésitez pas à nous contacter si vous avez des questions, ou si vous souhaitez vous lancez !

Sources :