Le 26 octobre dernier, la Fondation WWF annonçait la publication de l’édition 2016 de son Rapport Planète Vivante, analyse scientifique réalisée tous les deux ans concernant la santé de la planète et l’impact de l’activité humaine sur celle-ci.
Près de 60% des populations de vertébrés ont disparu en un peu plus de 40 ans et ce chiffre pourrait atteindre les deux tiers d’ici 4 ans !
Les humains sont responsables de l’érosion record de toute la biodiversité, qu’elle soit « emblématique » ou « ordinaire ». Ce phénomène alarmant doit être endigué avant qu’il soit trop tard. Les entreprises ont aussi un grand rôle à jouer. Explications.
Les humains et les écosystèmes
La biodiversité c’est l’ensemble du monde vivant. C’est donc l’ensemble des espèces animales et végétales mais aussi les micro-organismes… et surtout les interactions entre ces organismes. En effet, les êtres vivants sont tous interdépendants et échangent de la matière, de l’énergie, de l’information… On parle également parfois d’écosystème, qui est un ensemble d’organismes vivants dans un milieu donné.
Un écosystème évolue et s’adapte, mais si et seulement si les changements ne sont pas trop rapides. Or, nous ne sommes plus dans des ordres de grandeur que la Nature est capable d’absorber et dans certains cas de figures nous ne parlons pas de prospérité, mais de la Vie elle-même. En s’attaquant au capital naturel de la planète, l’Humanité met tout le Vivant en danger et surtout sa propre survie. Ce qui distingue les humains des autres animaux ? C’est seulement sa capacité à se détruire lui-même. On évoque ainsi un effondrement imminent et sans précédent de tous les écosystèmes – appelé 6ème extinction – sauf si nous prenons dès maintenant un virage drastique.
Deux tiers des populations de vertébrés pourraient disparaître d’ici 2020 !
L’édition 2016 du Rapport Planète Vivante de la Fondation WWF nous apprend que les populations de vertébrés (poissons, oiseaux, mammifères, amphibiens et reptiles) ont chuté de 58% en à peine 42 ans (entre 1970 et 2012). Si nous ne faisons rien pour enrayer ce déclin, ce chiffre pourrait atteindre 67% d’ici 2020. Les populations les plus touchées sont celles des vertébrés aquatiques d’eau douce, dont les habitats sont les plus touchés par les activités humaines, et dont le déclin est de l’ordre de 80% à ce jour.
Le « jour du dépassement », date à laquelle les humains ont consommé plus que ce que la planète peut produire et renouveler en une année, a lieu chaque année un peu plus tôt. En 2016, il a eu lieu le 8 août (voir précédent article).
Le rapport met en particulier en avant l’impact de notre système alimentaire, « l’un des premiers facteurs de dégradation des habitats et de surexploitation des espèces, de pollution et d’érosion des sols » ; l’alimentation étant aussi l’un des premiers services rendus par la biodiversité… à elle-même et donc en particulier aux humains.
Consultez le communiqué du WWF.
Des solutions existent, il s’agit de les mettre en œuvre rapidement
Pour enrayer l’érosion de la biodiversité et permettre un développement durable des activités humaines, il est indispensable de repenser en profondeur et dès maintenant notre manière de produire et de consommer, qu’il s’agisse d’alimentation, d’énergie ou de l’ensemble des produits et services.
B&L évolution, qui accompagne depuis longtemps les entreprises à agir pour la biodiversité, leur rappelle régulièrement : il est nécessaire qu’elles s’engagent, quelle que soit leur taille, quel que soit leur secteur d’activité.
Nous publions ainsi régulièrement une étude sur les stratégies Biodiversité et services écosystémiques (BSE) des entreprises du CAC40. Une légère progression générale est visible ces dernières années. Désormais, plus de la moitié des entreprises du CAC 40 présente une stratégie biodiversité formalisée. Cela montre la voie aux petites et moyennes entreprises (PME) et aux entreprises de taille intermédiaire (ETI). Le chemin est encore long.
Consultez l’étude B&L évolution « Évaluation des Stratégies Biodiversité du CAC40 ».
La loi pour « la reconquête de la biodiversité » adoptée cette année est un autre moteur pour une meilleure prise en compte de la biodiversité dans les politiques publiques et dans certains secteurs économiques. On peut tout de même regretter qu’une réflexion plus large sur l’interdépendance des entreprises à la biodiversité n’ait pas été menée pour aboutir à une loi qui incite l’ensemble des secteurs économiques à s’en préoccuper !