Le changement climatique a été une nouvelle fois pointé du doigt lors de la 22ème conférence internationale sur le climat (COP 22) qui s’est déroulée à Marrakech en ce début du mois de novembre 2016. Une COP 22 qui s’est voulue très ambitieuse, axée sur l’accélération des décisions prises, tout en prenant en considération l’ensemble des freins potentiels à la démarche. Les sources anthropiques des émissions de gaz à effet de serre qui participent aux évolutions climatiques sont nombreuses dans nos sociétés et dans nos modes de vie. Il est important d’agir dès maintenant pour prétendre à un futur harmonieux.
La présence de lumière artificielle est à l’origine de nombreux impacts sur la biodiversité et la dynamique des écosystèmes, sur nos rythmes biologiques et notre confort, ainsi que sur la vision du ciel étoilé. Mais l’éclairage participe aussi aux changements climatiques, c’est une source notable de rejet de CO2 dans l’atmosphère. Une notion encore peu connue et peu prise en considération, pourtant c’est une source grandissante. Il est important et urgent de la prendre en compte dans les actions pour arriver aux engagements pris, qui sont de limiter l’élévation de la température mondiale à 2°C voire 1,5°C d’ici la fin du siècle.
Comment l’éclairage public participe-t-il au changement climatique ?
De la fabrication des mobiliers (matières plastiques) au recyclage des ampoules et en passant bien sûr par la production d’électricité, l’éclairage artificiel est une source importante d’émission de gaz à effet de serre.
Le nombre de point lumineux ne cesse d’augmenter sur le territoire français et l’énergie utilisée pour l’éclairage suit évidemment la même tendance. Selon L’ADEME, l’éclairage public est composé aujourd’hui d’environ 9 millions de points lumineux en France, ce qui représente une consommation annuelle d’énergie de 5,6 milliards de kWh/an. Cette énergie utilisée pour ces sources lumineuses correspond à l’émission de 670 000 tonnes de CO2 par an dans notre atmosphère.
L’AIE (Agence Internationale de l’Energie) considère que l’éclairage public mondial sera responsable, d’ici 2030, de la moitié des émissions de CO2. Celui-ci représente déjà dans le monde une production de 1,9 milliard de tonnes de CO2 par an. Dans le tertiaire (public et privé), l’éclairage représente 37 milliards de kWh/an et plus de 4 millions de tonnes de CO2 par an sont rejetées dans l’atmosphère par des éclairages obsolètes (Source AFE : Association Française de l’Eclairage).
Des solutions simples
Les consommations sont bien souvent issues de gaspillages (lampadaires publics inutiles, bureaux qui restent éclairés, etc..). On considère que 75 % des points lumineux dans le parc d’éclairage public sont trop énergivores et obsolètes comme 80% des installations dans le tertiaire (Source AFE). Voir notre étude « Pollution lumineuse à la Défense ».
Il existe de nombreuses solutions grâce aux nouvelles technologies comme des détecteurs de présence, des minuteries pour ne pas oublier d’éteindre, des ampoules moins énergivores et de nombreuses autres techniques permettant de faire des économies conséquentes, protéger notre environnement et réduire les émissions de CO2. L’ADEME estime qu’on pourrait faire facilement 40% d’économies sur les dépenses liées à l’éclairage public, en modifiant quelque peu les installations actuelles, et autant sur le CO2 émis !
Faites évaluer votre éclairage en place et ceux de vos futurs projets, pour optimiser vos installations et ainsi réduire votre impact lumineux sur notre environnement, mais aussi pour réduire les émissions de CO2 dans l’atmosphère et la facture d’électricité.
Et surtout, n’oubliez pas d’éteindre la lumière !
Rémy OSELLO, expert en démarche de réduction de la pollution lumineuse