Julien Langé, consultant Urbanisme et Mobilités Actives au sein de BL évolution a accepté de répondre à nos questions sur le programme Objectif Employeur Pro-Vélo (OEPV). Répondant à un enjeu écologique majeur, ce programme vise, en plus de proposer une politique cyclable aux établissements, à les accompagner vers la labellisation « Employeur Pro-Vélo ». Explications.
Julien Langé, peux-tu nous parler du programme OEPV ?
Le programme OEPV (Objectif Employeurs Pro-Vélo) s’adresse à toutes les entreprises et établissements publics de France qui souhaitent promouvoir l’usage du vélo pour les déplacements domicile-travail de leurs salariés.
Ce programme, conçu en 2021, et promu en septembre de la même année, est porté par la FUB – la Fédération des usagers de la bicyclette – et le ministère de la Transition écologique. Il est financé par des CEE (certificats d’économie d’énergie).
Il s’adresse aux entreprises et aux établissements publics quelle que soit leur taille qui souhaitent faire appel à un certain nombre de prestations allant du stationnement vélo, aux services de réparations, à la communication, et aux missions de conseil pour développer l’usage du vélo dans leur organisation.
Pourquoi BL évolution a-t-il décidé d’accompagner les différents acteurs dans ce programme OEPV ?
BL évolution est très engagé depuis le lancement du Plan national vélo et mobilités actives en septembre 2018 pour accompagner les territoires dans l’élaboration de leur schémas directeurs cyclables et plus largement dans leur politique cyclable. Il paraissait naturel à l’équipe d’être partie prenante de ce programme OEPV, qui répond à un chaînon manquant du système vélo. Tout employeur, quel que soit la taille de son organisation, peut être désormais aidé financièrement et accompagné dans la définition de son plan de mobilité à vélo.
BL évolution a développé une compétence mobilités au sein de sa structure pour proposer du conseil aux collectivités. Quel était l’intérêt pour vous d’accompagner des entreprises ?
Depuis le lancement du plan national, des centaines de territoires (souvent EPCI = intercommunalités) ont engagé une démarche de définition de leur schéma directeur cyclable, soutenus par des financements d’Etat gérés par l’ADEME. Nous continuons de répondre à une très forte sollicitation de la part de collectivités publiques, communautés de communes, communautés d’agglomération, villes.
Mais il manquait, comme je le disais, un maillon important dans la « chaîne » de développement de la mobilité cyclable : la mobilisation des employeurs. Ce constat, tous les acteurs promoteurs du vélo l’avaient fait, notamment la FUB. Cette dernière a construit un programme d’accompagnement des entreprises et des établissements publics – autrement dit des employeurs – visant à les aider à mettre en place un véritable plan de mobilité vélo au sein de leur organisation.
La démarche est très simple à initier pour l’employeur : s’inscrire sur le site internet employeurprovelo.fr, réaliser une première auto-évaluation en 32 questions, puis commander une réunion de cadrage avec l’un des prestataires habilités (dont BL évolution fait partie), qui dure 1h30. Nous avons réalisé à ce jours une quinzaine de réunions de cadrages, et deux missions de conseil, qui sont l’étape d’après.
Y a-t-il des profils type d’entreprises qui participent à ce programme OEPV ?
Pour l’instant, le programme est dans sa phase de croissance. Les sollicitations via le site ne font qu’augmenter en nombre et en diversité. Ce que l’on constate de notre côté, c’est une grande diversité d’organisations, en particulier des entreprises de taille intermédiaire entre 150 et 1000 salariés voire au-delà, des CHU (de Montpellier), des agences régionales (comme l’agence régionale de la Banque populaire Rhône Alpes), et même des entreprises industrielles… On a donc une diversité de métiers, de types et de tailles d’entreprises, mais aussi de géographie (grandes villes, villes moyennes, périphérie, et même dans les territoires ruraux).
BL évolution a accompagné l’entreprise Emile Henry. Pourquoi a-t-elle fait appel à vos services de conseil et accompagnement en mobilités ? Et pourquoi était-ce important pour elle de s’inscrire dans ce programme OEPV ?
L’entreprise Emile Henry, située en Saône-et-Loire et qui compte environ 180 salariés, est une entreprise industrielle et artisanale de fabrication de plats à feu en céramique.
Elle a souhaité s’emparer des opportunités de labellisation OEPV afin de démontrer à l’ensemble de ses collaborateurs que toutes et tous pouvaient avoir intérêt à développer leur pratique du vélo. L’entreprise est d’ores et déjà convaincue à tous les niveaux : la direction soutient la labellisation. Les premières actions concrètes ont été mises en place dans l’entreprise, comme l’installation d’abris à vélo sécurisés sur les différents sites, en quantité et qualité suffisantes.
En nous sollicitant pour deux missions de conseil, l’entreprise Emile Henry souhaitait avoir une vision plus large des possibilités de développement et d’encouragements de l’usage du vélo dans leur organisation. Elle souhaitait également se situer par rapport au label : identifier les manques et mesurer le chemin à parcourir jusqu’au label.
L’entreprise Emile Henry a souhaité faire appel à BL évolution pour deux missions particulières : l’une d’elle porte sur le diagnostic mobilités vélo. Il a permis d’évaluer le potentiel, les opportunités et les freins au déplacement à vélo par les salariés, à travers une enquête par questionnaire, des entretiens sur place et une cartographie des temps de parcours par mode de transport pour tous les salariés selon leur localisation
L’autre mission, consiste à outiller et former le référent vélo, la personne qui est vraiment en charge au sein de l’entreprise de développer les services vélo et de conduire la dynamique dans le cadre de la labellisation.
L’entreprise a l’objectif de se présenter à la labellisation d’ici fin 2022, d’où l’importance de planifier les actions à venir de façon cohérente.
Peux-tu nous préciser en quoi consiste une mission d’outillage du référent vélo ?
La mission de conseil qui s’appelle « outillage et formation du référent vélo » dont je m’occupe plus particulièrement vise à donner des instruments de conduite d’une politique de promotion du vélo et de l’usage du vélo dans l’entreprise.
Nous leur mettons à disposition des quizz concernant les bénéfices du déplacement à vélo, les freins à lever, les préjugés à surmonter. Au-delà de ces quizz, nous leur suggérons une série d’animations possibles, dont nous précisons ensemble les modalités pratiques.
On peut citer notamment : des ateliers autour de l’apprentissage, de la réparation et de l’entretien du vélo qui n’est pas forcément quelque chose de maîtrisé par tout le monde. Des animations qui permettent aux personnes motivées de reprendre confiance en elles, par des temps partagés de remise en selle, ou encore un système de parrainage entre collègues.
Comment sont accueillies les actions vélo lors des réunions de cadrage ?
Il faut rassurer tout le monde. Il faut aussi rassurer l’entreprise sur le fait que ça ne va pas compliquer la vie des salariés ni l’organisation du travail, au contraire. Il y a un certain nombre de préjugés autour du vélo qui tombent à ce moment-là. Un salarié qui utilise plus fréquemment le vélo est souvent un salarié plus ponctuel, plus productif, un salarié plus épanoui aussi sur le plan santé et bien-être. Il réalise également de substantielles économies sur ses frais de déplacement. In fine, l’ensemble de ces actions contribue à la bonne santé de l’entreprise, et de ses parties prenantes.
Pour en savoir plus sur le programme OEPV, consultez le site internet employeurprovelo.fr et choisissez BL évolution pour vous accompagner !