Deux grandes puissances font parler d’elles ces derniers jours : la Chine et les Etats-Unis. Si la première poursuit ses efforts en matière de réduction de la consommation de charbon, on ne peut pas en dire autant du pays de l’Oncle Sam…
La lutte contre le réchauffement climatique pourrait être mise à mal, aux Etats-Unis. Le président américain, Donald Trump, a en effet signé, mardi 28 mars, un « décret sur l’indépendance énergétique », annonçant la fin des mesures sur le climat entreprises par son prédécesseur, Barack Obama. Ce dernier avait mis en place le « Clean Power Plan », un plan d’action qui invitait les centrales thermiques à réduire de 32% leurs émissions de CO2 d’ici à 2030, afin d’accélérer la transition énergétique. Ce plan, qui avait fait l’objet d’une saisie de la part d’Etats républicains et d’industriels, avait été suspendu par la Cour suprême américaine en février 2016. Il fera l’objet d’une révision par l’actuelle administration américaine qui considère que les émissions de CO2 ne sont pas une cause au réchauffement climatique.
Un décret trumpien en faveur du charbon
Pour Donald Trump, les réglementations environnementales sont « inutiles et destructrices d’emplois », rapporte l’AFP. Ce décret, qui annonce « une nouvelle ère » dans le secteur énergétique, prévoit la suspension d’un certain nombre de mesures sur le climat mais aussi la hausse de la production nationale de combustibles fossiles. Pour information, l’électricité du pays est fournie à plus d’ 1/3 par les centrales à charbon réparties sur tout le territoire américain.
Cette directive vise également l’augmentation du nombre d’emplois dans le secteur des énergies fossiles, en déclin pour le charbon depuis 2008. « Mon administration met fin à la guerre contre le charbon », a ainsi déclaré le président américain. Cette décision met fin aux efforts fournis par Barack Obama, pour atteindre l’objectif défini lors de la COP 21 à Paris : celui de maintenir la température globale en-dessous de 2°C. Reste à savoir si les Etats-Unis, deuxième émetteur de gaz à effet de serre au monde après la Chine, prévoient de se retirer de l’accord de Paris sur le climat. Les discussions sont encore en cours.
La Chine réduit sa consommation de charbon
Le charbon fournit 40% de l’électricité mondiale. Pourtant, sa combustion est nocive pour la planète, avec des effets négatifs visibles sur l’environnement et la santé des Hommes.
La Chine, principal polluant mondial, a changé sa politique industrielle afin de privilégier les énergies renouvelables. Le pays, qui consomme près de la moitié du charbon dans le monde, a en effet décidé de réduire sa consommation du minerai afin d’évoluer vers un modèle bas carbone. Il s’est engagé à réduire ses capacités de production de 800 millions de tonnes par an d’ici à 2020. Le 19 mars dernier, la dernière grande centrale à charbon a été fermée à Pékin : un geste qui devrait être suivi comme exemple.
Les autorités chinoises ont imposé des mesures de restriction afin de lutter contre la pollution de l’air, ce qui a entraîné un déclin de la construction de nouvelles centrales thermiques à charbon dans le monde. Une étude menée par Greenpeace, The Sierra Club et CoalSwarm, trois ONG environnementales, et publiée le 22 mars, dévoile une baisse chiffrée à 62%, en 2016. La France a, quant à elle, rétro-pédalé dans sa volonté de fermer rapidement ses dernières centrales à charbon.