Contexte de l’étude
Depuis le 1er Juillet 2013, l’arrêté relatif à l’éclairage des bâtiments non résidentiels est entré en vigueur. Celui-ci s’applique aux installations d’éclairage des bâtiments non résidentiels, recouvrant à la fois l’éclairage intérieur émis vers l’extérieur de ces bâtiments et l’illumination des façades de bâtiments.
En particulier, il prévoit que les illuminations des façades des bâtiments soient éteintes au plus tard à 1h du matin et allumées au plus tôt à 7h. Pour les locaux à usages professionnels, l’arrêté prévoit que l’éclairage soit coupé au plus tard une heure après la fin de l’occupation des locaux et allumé au plus tôt une heure avant l’occupation.
Afin de mesurer l’impact de cet arrêté, le bureau d’étude B&L évolution a réalisé depuis 2012 plusieurs études de l’éclairage non résidentiel, en publiant notamment de façon régulière l’évolution de l’éclairage nocturne dans le quartier d’affaires de la Défense.
Suite à ces travaux, et après avoir mené une campagne de mesures concernant les monuments de la ville de Paris, B&L évolution a souhaité poursuivre son évaluation de l’application de l’arrêté relatif à l’éclairage des bâtiments non résidentiels, en étendant le champ de son étude à d’autres métropoles françaises, et notamment Strasbourg. Dans le même temps, cette étude permet de réaliser un premier constat concernant l’application de l’arrêté par les commerçants, et ainsi d’évaluer le niveau de sensibilisation de ces acteurs.
Bâtiments administratifs et culturels
On constate que sur les 19 bâtiments administratifs et culturels étudiés, seuls 5 respectent l’ensemble des critères de l’arrêté, et ce 6 mois après son entrée en application. Si une majorité de bâtiments ne présentent pas d’éclairage intérieur la nuit (7 d’entre eux conservent un éclairage intérieur), plus de la moitié d’entre eux (11 bâtiments) font l’objet d’un éclairage de façade aux heures d’extinction définies par l’arrêté.
Si ce nombre peut paraître élevé, il reste équivalent à la situation observée dans d’autres agglomérations, comme la ville de Paris par exemple (pour plus d’informations, voir le bilan de la mise en œuvre de l’arrêté publié par le Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie le 31 janvier 2014). Il met en avant une nécessité de poursuivre les actions de sensibilisations, notamment auprès des administrations publiques gérant ces différents bâtiments.
On note que les éclairages de façade correspondent dans la majeure partie des cas à une volonté de mettre en valeur le patrimoine culturel de la ville de Strasbourg (notamment pour les bâtiments de la place de la République et de la place du Château). Si la mise en application de l’arrêté implique leur extinction entre 1h et 7h du matin, des dérogations temporaires peuvent toutefois être appliquées, comme lors de la période de Noël par exemple.
Commerces de la ville de Strasbourg
On constate des écarts très importants dans la mise en application du décret : si la moitié des rues et places concernées par l’étude ont un taux de vitrines éclairées qui est inférieur à 25% (ce qui laisse encore un potentiel important d’amélioration), on observe dans d’autres cas des taux d’éclairage élevés, allant jusqu’à plus de 40% pour les rues des Hallebardes, du Dôme, de la Mésange et du Noyer, et même plus de 50% dans le cas de la place Kléber.
Ces taux importants montrent que les campagnes de communication menées jusqu’ici pour faire connaitre l’arrêté et son entrée en vigueur il y a maintenant 6 mois n’ont pas touché l’ensemble des acteurs concernés, et qu’il est nécessaire de poursuivre les démarches de sensibilisation, si nécessaire en les adaptant en fonction du public à atteindre.
Rappelons que l’éclairage représente en moyenne entre 25% et 50% de la facture d’électricité des commerces, la mise en application de l’arrêté permettrait donc aux commerçants de réaliser des économies énergétiques et financières conséquentes.
Il faut préciser que l’éclairage nocturne des vitrines commerçantes reste très variable, et que les valeurs obtenues au cours de l’étude ne peuvent ainsi pas être considérées comme représentatives de l’éclairage pour l’ensemble de la ville et tout au long de l’année. On constate par exemple des écarts significatifs avec les observations qui ont été menées par l’ANPCEN au cours de la même période.
Pour plus d’informations :
- Téléchargez notre dossier de presse
- Consultez le bilan réalisé par le Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie
- Consultez le dossier réalisé par l’ANPCEN