Le 31 janvier se tenait au CESE le colloque sur la responsabilité sociétale des entreprises dans l’agroalimentaire intitulé « Un levier pour la compétitivité de la filière, une attente forte de la société » orchestré par l’ANIA, Coop de France et l’AFNOR.
Suite à la publication en septembre dernier de la déclinaison de l’ISO 26000 selon les enjeux du secteur agroalimentaire, les porteurs de ce projet, conscients des opportunités que renferme la RSE ont pour ambition de diffuser un référentiel et des outils communs au secteur. L’ANIA notamment proposera prochainement un outil d’autoévaluation qui servira de base pour une démarche de progrès. « Il sera mis en ligne sur le site de l’Association et accessible gratuitement pour ne pas constituer un frein » note Carole Fonta, directrice développement durable de l’ANIA.
L’industrie agroalimentaire, consciente des nombreuses opportunités qu’une telle démarche renferme, se place ainsi à la pointe du sujet et se veut exemplaire.
« Il vaut mieux tenir la plume ». L’élaboration de ce guide est en effet pour Olivier de Carné, responsable de la Chaine alimentaire durable chez Coop de France, un moyen de garder le contrôle et d’harmoniser les démarches du secteur. Ainsi la filière agroalimentaire a choisi de conduire le changement plutôt que de le subir. Et c’est dans une démarche de co-construction que l’ensemble des acteurs de la filière notamment la FNSEA, l’ANIA et la FCD, ont élaboré « un socle de référence, un outil pédagogique et accessible à toute entreprise agroalimentaire désirant s’engager sur la voie de la responsabilité sociétale » selon Olivier de Carné de la Direction Chaine Alimentaire Durable de Coop de France.
Regagner la confiance du consommateur. Initier une démarche RSE permet d’apaiser les relations avec le consommateur, d’être plus transparent et marque un réel effort de traçabilité des produits. C’est ainsi que la réconciliation avec le consommateur peut être opérée. Cette volonté est d’autant plus marquée que le recours à l’ISO 26000 incite les acteurs à dialoguer avec leurs parties prenantes et consacre tout un volet au respect du consommateur.
Diffuser les bonnes pratiques. L’adoption d’un référentiel unique a pour objectif dans un premier temps de faire un bilan de l’existant et de valoriser les actions déjà en place qui pourront par la suite inspirer d’autres membres du secteur. « Tout l’intérêt de ce document est d’offrir un référentiel qui doit être reconnu par la filière pour parler le même langage », observe Carole Fonta. Quelque soit leur niveau de maturité, les organisations auront à leur disposition des idées concrètes pour progresser dans leur démarche et ce de façon stratégique.
La RSE créatrice de valeur et source d’innovation. C’est indéniable, la RSE par bien des aspects, est créatrice de valeur et il s’agit même selon Carole Fonta d’une « clé pour rester dans l’économie mondiale ». Grand nombre d’entreprises – PME et grands Groupes -ont intégré la RSE comme une opportunité et non plus comme une contrainte. On citera par exemple le cas de Lesieur qui en 2004 a choisi de lancer une nouvelle huile, Fleur de Colza, issue exclusivement de colza cultivé en France. Le concept s’appuie principalement sur le bénéfice santé (richesse naturelle en oméga-3). L’objectif prioritaire est de dynamiser la gamme Lesieur et de contrer les MDD (marques de distributeur) qui ne cessent de croître. Ce lancement est un réel succès : en 2005, le segment Huile de colza est le premier contributeur à la croissance du marché des huiles. Attention malgré tout à ne pas se laisser tenter par le greenwashing.