Novethic rapporte dans son étude annuelle sur les fonds durables la forte croissance en 2020 des fonds d’investissement responsable ouverts aux épargnants français, renforcé notamment par les labels ISR et la loi Pacte.
La croissance forte de la part de marché des produits labellisés au sein de l’offre de finance durable est le fait marquant de 2020, selon la dernière étude de Novethic sur les fonds durables. Avec près de 1000 fonds et 461 milliards d’euros d’encours en 2020, le marché de l’investissement responsable se dynamise.
Cinq ans après son lancement, le label ISR porté par le ministère des Finances français est en passe de devenir l’élément central du marché. Les fonds labellisés représentent plus de la moitié des fonds durables distribués aux épargnants français, pour deux tiers des encours.
Parmi les chiffres à retenir de ce rapport : 2/3 des nouveaux fonds 2020, soit 63%, ont obtenu le label ISR. Encore méconnu du grand public, ce label est pourtant un incontournable dans les réseaux de distribution car il atteste de la qualité des processus d’intégration de critères ESG dans la gestion d’actifs. A savoir que 159 des 245 fonds sur le marché en 2020 étaient déjà labellisés. « La limite de l’exercice est de constater qu’une trentaine d’entre eux n’avaient pas publié, fin décembre, leur code de transparence ni intégré à leurs documents publics une description de leur mode de gestion responsable. C’est pourtant indispensable pour permettre aux clients de comprendre leurs pratiques de finance durable », indique Novethic.
Des labels pour contrer toutes les crises !
Dans un contexte de crise sanitaire, le ministère de l’économie, des finances et de la relance a lancé en automne 2020 le label « Relance » qui permet aux épargnants et investisseurs professionnels d’identifier les organismes de placement collectifs (OPC) apportant une réponse aux besoins de financement des entreprises françaises, cotés ou non, et ainsi de mobiliser l’épargne pour la relance.
Ce label vient reconnaitre les fonds d’investissement à même de mobiliser rapidement des ressources nouvelles pour soutenir les fonds propres et quasi-fonds propres des entreprises françaises, et en particulier des PME et ETI. Ces fonds doivent être investis à au moins 30% dans des entreprises françaises, cotées ou non, dont 10% de PME et d’ETI. Les fonds éligibles doivent également respecter des critères ESG, publier un reporting et exclure le secteur du charbon.
Cette tendance d’exclusion du charbon se généralise lorsqu’il s’agit de lutter contre le changement climatique. Le rapport de Novethic indique que plus de 60% des fonds recensés en 2020 par Novethic pratiquent des exclusions environnementales et la quasi-intégralité d’entre eux concernent le charbon (extraction et production d’électricité). Cette tendance est d’autant plus frappante qu’elle coïncide avec une poussée forte du label ISR qui, lui, n’impose aucune exclusion environnementale.
Les attentes des parties prenantes évoluent. La multiplication des engagements des entreprises alignés sur les objectifs de l’Accord de Paris et autres objectifs mondiaux doit permettre à l’entreprise d’aller au-delà de sa simple existence économique et d’assumer pleinement sa responsabilité sociétale vis-à-vis de la communauté dont elle fait partie. La labellisation doit permettre à l’entreprise de remplir sa mission et d’intégrer le développement durable au cœur de sa stratégie.