La 51ème Réunion Annuelle du Forum Economique Mondial (FEM) qui s’est tenue du 25 au 29 janvier, pour la première fois dans une édition entièrement virtuelle, avait pour thème la « Grande Réinitialisation » (ou « Great Reset » en anglais). C’est également le nom de l’initiative lancée par le FEM pour améliorer l’état du monde post-épidémie. Comment construire notre système économique et social pour un avenir plus juste, plus durable et plus résistant ?
Les sessions du Forum Economique Mondial se sont concentrées sur des questions critiques telles que les programmes de vaccination contre le Covid-19, la création d’emplois et le changement climatique. Au cours de l’année écoulée, la pandémie du Coronavirus a dévasté des vies et des moyens de subsistance à travers le monde, mettant à nu les inégalités structurelles – et faisant ressortir l’urgence de reconstruire plus équitablement les systèmes sociaux et économiques mondiaux à la suite de la crise.
Dans un contexte où les dirigeants gouvernementaux, économiques et de la société civile se retrouvent à gérer les pressions à court terme et les incertitudes à moyen et long terme, le FEM lance « La Grande Réinitialisation » pour repenser l’économie post-épidémie. Cette initiative vise à construire un monde meilleur après la crise sanitaire en mettant l’accent sur la protection de l’environnement et la coopération internationale.
Ce sommet virtuel a été l’occasion pour les dirigeants d’exposer leur vision et d’aborder des questions importantes telles que la nécessité d’accélérer la création d’emplois, protéger l’environnement, accélérer la course au zéro émission nette, défendre de nouvelles normes de justice sociale et réduire la fracture numérique. Le FEM prévoit un rendez-vous en physique à Singapour du 17 au 20 août 2021 afin de poursuivre ces discussions.
« Nous devons passer d’une réflexion à court terme à une réflexion à long terme »
« Une Grande Réinitialisation est nécessaire pour construire un nouveau contrat social qui honore la dignité de chaque être humain », a déclaré Klaus Schwab, fondateur et président exécutif du Forum Économique Mondial. « La COVID-19 a accéléré notre transition vers l’ère de la quatrième révolution industrielle. Nous devons nous assurer que les nouvelles technologies dans le monde numérique, biologique et physique restent centrées sur l’homme et servent la société dans son ensemble, en offrant à chacun un accès équitable ».
Cette Grande Réinitialisation exige de tous les acteurs du monde entier de se rassembler dans un intérêt d’objectifs et d’actions communs. « Nous devons changer de mentalité, passer d’une réflexion à court terme à une réflexion à long terme, passer du capitalisme actionnarial à la responsabilité des parties prenantes ». La gouvernance environnementale et sociale et la bonne gouvernance doivent être des éléments mesurés de la responsabilité des entreprises et des gouvernements.
« La Grande Réinitialisation est la confirmation que nous devons considérer cette tragédie humaine comme un signal d’alarme. Nous devons construire des économies et des sociétés plus égales, plus inclusives et plus durables, qui soient plus résistantes face aux pandémies, au changement climatique et aux nombreux autres défis auxquels nous sommes confrontés au niveau global », a déclaré de son côté António Guterres, secrétaire général des Nations unies à New York.
#WEF21 | « Nous avons besoin d'une économie mondiale avec un respect universel du droit international ; un monde multipolaire doté d'institutions multilatérales fortes ».
Le Secrétaire général de l'ONU🇺🇳 @antonioguterres à @Davos.#DavosAgenda | @wef_frhttps://t.co/OM6JpiRVaQ
— ONU Info (@ONUinfo) January 25, 2021
Global Risks Report : les épidémies, les conditions météorologiques et l’augmentation de la pauvreté menacent la stabilité mondiale
Le « Global Risks Report », rapport sur les risques mondiaux 2021 du FEM, analyse les risques liés aux fractures sociétales – qui se manifestent par des risques persistants et émergents pour la santé humaine, la montée du chômage, l’élargissement des fractures numériques, la désillusion des jeunes et la fragmentation géopolitique. A ces fractures se heurte également la question de la dégradation de l’environnement pouvant entraîner de graves conséquences.
À l’horizon de 5 à 10 ans, les risques environnementaux tels que la perte de biodiversité, les crises des ressources naturelles et l’échec de l’action climatique dominent.
Parmi les risques les plus probables des dix prochaines années figurent les conditions météorologiques extrêmes, l’échec de l’action climatique et les dommages environnementaux causés par les humains ainsi que la concentration de puissance numérique, les inégalités numériques et l’échec de la cybersécurité. Parmi les risques d’impact les plus élevés de la prochaine décennie, les maladies infectieuses occupent la première place, suivies par l’échec de l’action climatique et d’autres risques environnementaux.
La fragilité économique et les divisions sociétales devraient s’accroître. Alors que les gouvernements, les entreprises et les sociétés sont aux prises avec la Covid-19, la cohésion sociétale est plus importante que jamais. « Le coût humain et économique immédiat du Covid-19 est sévère. Il menace d’effacer plusieurs années de progrès dans la réduction de la pauvreté et d’affaiblir encore davantage la cohésion sociale et la coopération internationale », écrivent les auteurs du rapport.
Pour information, le « Global Risks Report » rend compte de 841 réponses de partenaires du Forum économique mondial (chefs d’entreprises, responsables politiques, experts et responsables associatifs) recueillies entre septembre et octobre 2020. Le rapport propose des mesures visant à renforcer la résilience.