L’INSEE vient de publier une nouvelle étude intitulée » La responsabilité sociétale des entreprises : une démarche déjà répandue » et confirme la volonté des entreprises à s’impliquer dans le développement durable.
D’après cette enquête, « 64 % des sociétés de 50 salariés ou plus ont entendu parler de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE), contribution des entreprises aux enjeux du développement durable. 52 % sont plus particulièrement impliquées dans cette démarche : non seulement elles en ont entendu parlé, mais elles ont aussi le sentiment de mener des actions dans cette perspective. »
« Les sociétés sont plus souvent impliquées en matière de RSE lorsqu’elles sont de taille plus importante. Ainsi, 84 % des unités employant 500 salariés ou plus ont le sentiment de mener des actions en ce sens, alors qu’elles ne sont que 47 % parmi les unités de 50 à 249 salariés. » (cf graphique ci-dessous)
On observe de grandes disparités suivant les secteurs car l’implication est forte dans les secteurs de l’énergie et de l’environnement et dans l’industrie agroalimentaire; le commerce et l’industrie manufacturière hors agroalimentaire sont les secteurs les moins impliqués en matière de RSE : la notion même y est souvent inconnue et très peu de sociétés engagent des actions.
Par ailleurs, l’INSEE constate que « les différences de comportement entre les sociétés qui s’impliquent dans la RSE et les autres sont en général marquées ». En effet, la mise en place d’actions telles que la prévention des risques psychosociaux ou le management environnemental est de 30% pour les entreprises ignorant la RSE contre 60% pour celles engagées dans une démarche de développement durable.
En revanche, certaines pratiques « devenues banales au cours des années sont aujourd’hui mises en place par une majorité de sociétés de 50 salariés ou plus, que ces dernières connaissent ou non la notion de RSE. C’est le cas, par exemple, de la prévention ou du recyclage des déchets : 83 % des sociétés impliquées dans la RSE et 62 % des autres sociétés la mettent en œuvre.
Autre constat : » Le social est le domaine qui concentre le plus les initiatives des entreprises en matière de RSE. Ce constat s’explique assez « naturellement », à la fois par l’antériorité, dans les entreprises, des problématiques sociales sur les questions sociétales ou environnementales, […] et par l’incitation que suscitent certaines obligations légales ou réglementaires. »
« C’est dans le domaine environnemental que les différences entre sociétés impliquées dans la RSE et les autres sont les plus marquées. Ainsi, en matière de management environnemental et de développement d’écoproduits, l’écart est du simple au double entre les sociétés impliquées dans la RSE (respectivement 61 % et 43 %) et les autres (30 % et 23 %). Même écart en matière d’amélioration de l’efficacité énergétique ou de réduction des émissions de gaz à effet de serre (60 % contre 27 %). »
Quant au pilier sociétal, l’INSEE constate que les entreprises engagées dans la RSE mènent certaines actions envers leurs fournisseurs notamment via un cahier des charges, mais la plupart d’entre elles orientent plutôt leurs actions vers les clients, « pour les sensibiliser aux impacts que leur choix de produits a sur l’environnement et leur bien-être. »
Source : La responsabilité sociétale des entreprises : une démarche déjà répandue, Émilie Ernst, division Enquêtes thématiques et études tranversales, Insee, Yolan Honoré-Rougé, Ensae, N° 1421 – NOVEMBRE 2012
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