L’Etat a créé le label E+C- pour reconnaitre et valoriser les bâtiments performants sur le plan carbone et énergétique. C’est sur ce label que va s’appuyer la nouvelle réglementation énergétique en 2020. Est-il vraiment efficace ? Qu’implique-t-il ?
Le label Energie positive et réduction carbone (E+ C-) est un label délivré par un organisme de certification reconnu par l’Etat qui prouve l’efficacité énergétique et écologique d’un bâtiment. Ce label vient dans la continuité de la réglementation RT2012, qui a pour objectif la limitation de la consommation d’énergie primaire des bâtiments neufs.
Les études montrent que l’empreinte carbone du secteur du bâtiment et de l’immobilier représente 40% de l’empreinte carbone globale. Il est donc nécessaire d’établir une réglementation forte sur les bâtiments neufs et existants ainsi que sur le transport des matériaux utiles à la construction.
Avant d’écrire cette future réglementation pour 2020, l’Etat a décidé de procéder à une expérimentation à travers le label E+ C-. C’est le Conseil supérieur de la construction et de l’efficacité énergétique (CSCEE) qui pilote l’opération. Cette opération inclut la mise à disposition de documents référence (sur le carbone) et de logiciels de calcul (Elodie).
Comment obtenir ce label ?
Concernant le critère énergie, on distingue 4 niveaux d’efficacité (E1, E2, E3, E4). Il faut donc obtenir au minimum le niveau E1 pour obtenir le label, le niveau E4 correspondant à un bâtiment à énergie positive (BEPOS). Les BEPOS sont des bâtiments qui produisent plus d’énergie que ce qu’ils consomment pour leur fonctionnement. Pour effectuer un bilan BEPOS, il suffit de calculer la somme des consommations d’énergie non-renouvelable et d’y soustraire la somme des exportations d’énergie renouvelable.
Pour ce qui est du critère carbone, il existe 2 niveaux de performances (C1, C2). Le niveau C2 est aujourd’hui très difficile à atteindre pour une maison individuelle. La diminution des émissions de gaz à effet de serre se fait grâce aux bâtiments bas carbone qui sont de plus en plus privilégiés. La démarche de calcul consiste à mesurer les émissions en CO2 dans l’eau, l’air et le sol avec l’aide de 2 indicateurs CO2. Le premier, Eges, traduit les émissions de gaz à effet de serre durant l’ensemble du cycle de vie d’un bâtiment (après la construction) en comptabilisant les flux entrant et sortant. Le second, EgesPCE, prend en compte les émissions des produits de construction et des équipements utilisés pour la construction du bâtiment.
Pour ce faire, il faut évaluer les émissions de CO2 à l’aide de la base de données Inies en considérant 4 contributeurs :
- les matériaux de construction,
- la consommation d’énergie,
- la consommation d’eau,
- le chantier.
La participation à cette expérimentation est totalement volontaire et pour lancer la dynamique, un appel à projet lancé fin 2018 va permettre la création de 6000 logements sociaux E+ C-. Un groupe du secteur privé s’est même lancé dans la construction de bâtiments éco-vertueux. Il a ainsi anticipé les obligations réglementaires et le coût ne dépasse pas celui d’un chantier classique.