Le World Economic Forum a publié ce mercredi 15 janvier son rapport 2020 sur les risques à l’échelle mondiale. Il montre l’importance croissante des risques environnementaux, aussi bien en termes d’impact que de probabilité, et fait d’eux des enjeux prioritaires sur le long-terme comme sur le court-terme.
Cette année, pour la première fois depuis la première étude de risques mondiaux du World Economic Forum en 2007, le top 5 des risques à long-terme en matière de probabilité est entièrement composé de risques environnementaux (conditions climatiques extrêmes, échec de l’action climatique, catastrophes naturelles, érosion de la biodiversité et catastrophes environnementales d’origine anthropique). De plus, 3 risques environnementaux apparaissent dans le top 5 des risques à long-terme en matière d’impact. Avec l’accélération du changement climatique et de ses effets, en particulier des conditions climatiques extrêmes comme les vagues de chaleur, l’échec de l’action climatique est identifié comme risque prioritaire en termes d’impact et second en termes de probabilité sur les 10 prochaines années. L’érosion de la biodiversité fait quant à elle son entrée dans les deux top 5 des risques prioritaires sur le long-terme, se positionnant 4ème en termes de probabilité et 3ème en termes d’impact. Il n’y a donc rien de surprenant à ce que le climat et la biodiversité soient à la une de l’année 2020.
De la crise économique à la crise environnementale
Le changement de paradigme opéré entre 2010 et 2015 entre la crise économique et la crise environnementale est également mis en valeur par cette étude.
Entre 2007 et 2010, les risques économiques comme le risque de bulle spéculative dominaient les deux top 5, illustrant la crise économique qui sévissait à l’échelle planétaire. Aujourd’hui, et depuis quelques années, les risques économiques n’apparaissent plus dans les tops 5, ayant laissé la place aux préoccupations environnementales et technologiques.
Des stratégies climat et biodiversité solides, prérequis de la gestion de risques pour les entreprises ?
Le rapport indique finalement un changement de perspective sur les aspects environnementaux. En effet, avec des risques environnementaux considérés prioritaires, tant au niveau de leur importance que de leur probabilité, les entreprises ne peuvent plus se limiter à des stratégies environnementales de quelques lignes dans leur rapport de responsabilité sociétale (RSE) ou à un positionnement marketing. Les sujets environnementaux doivent aujourd’hui faire partie de la gestion de risque de toutes les entreprises qui souhaitent garantir leur pérennité et les sujets climat et biodiversité doivent s’intégrer à leurs préoccupations stratégiques. Au-delà des modes de production, cela doit se traduire dans les business models, les offres, les produits et services.