Aujourd’hui, le numérique est perçu comme notre allié pour aller vers la dématérialisation de l’économie. Pourtant, celui-ci est loin d’être sans impact. Même si on ne le perçoit pas aussi directement que la pollution causée par les voitures par exemple, le numérique représente déjà 4 % de l’empreinte carbone nationale (sans compter la consommation des services numériques à l’étranger). Et au vu de son augmentation actuelle, son empreinte carbone pourrait augmenter de 187 % d’ici à 2050.
Évolution du scénario tendanciel de 4 indicateurs de l’impact environnemental du numérique
Source : 3e volet de l’étude ADEME-ARCEP « Évaluation de l’impact environnemental du numérique en France et analyse prospective »
Si bien que la part du numérique dans l’empreinte des Français pourrait exploser. Dans son étude, BL évolution estime que le numérique pourrait représenter en 2050 entre 6 % et jusqu’à 60 % de l’empreinte des Français dans les différents scénarios étudiés par de l’ADEME. Dans un monde sous contrainte climatique où il sera plus difficile d’être en bonne santé, de manger, de se loger et de se déplacer, cette part relative du numérique paraît irréaliste.
Part du numérique dans un budget carbone individuel dans les scénarios ADEME transition 2050
C’est pourquoi, que l’on soit une entreprise du numérique ou toute autre structure utilisant ces technologies, il est important de mesurer l’impact environnemental de ses activités informatiques pour les réduire. Cette évaluation constitue l’un des piliers nécessaires à l’élaboration d’une stratégie numérique responsable, qui pourra s’intégrer dans la stratégie RSE globale de l’entreprise.
La manière la plus simple et reconnue de mesurer cet impact consiste à calculer l’empreinte carbone de son Système d’Information (SI) en utilisant la méthode Bilan Carbone ou le GHG protocol.
Dans un premier temps, il est nécessaire de collecter des données, telles que l’inventaire des équipements numériques, l’énergie consommée par les datacenters ou la quantité de données échangées via les réseaux. L’ADEME a récemment publié un référentiel définissant le périmètre à prendre en compte dans ces études. Comme l’indique le schéma ci-dessous, le périmètre couvre les trois tiers du numérique que sont les équipements utilisateurs, les équipements réseaux et les centres de données et services cloud. Ces éléments doivent être complétés par des données non numériques transverses comme les déplacements des collaborateurs et collaboratrices de la DSI, notamment pour des interventions techniques.
Figure 1 : Schéma fonctionnel d’un système d’information
Ces données permettront d’établir le profil carbone du SI de l’entreprise, c’est-à-dire la quantification et la répartition des émissions selon les différents postes. Cette répartition varie selon le type d’entreprise.
- Une entreprise utilisatrice classique du numérique correspondra plutôt à un cas où l’impact des équipements utilisateurs est prépondérant.
- Un fournisseur de cloud aura naturellement un impact important lié à son infrastructure de stockage et son réseau.
- Une entreprise exploitant un site internet très visité, comme un site d’e-commerce ou un site du gouvernement (tel que celui des impôts) verra la majeure partie de son impact dans ses services numériques.
- Enfin, une entreprise proposant des services d’IA entraînés sur Azur ou AWS correspondra au cas où la majeure partie de l’impact provient des services externes.
L’empreinte environnementale sert avant tout à réduire les émissions. Elle constitue une aide à la décision. En analysant et en interprétant les postes les plus significatifs du profil carbone, il est alors possible d’élaborer un plan d’action. L’objectif est de cibler les postes offrant le plus grand potentiel de réduction en lien avec l’activité de l’entreprise.
Il est préférable que l’impact du plan d’action sur la baisse des émissions soit chiffré à l’aide d’hypothèses définies avec les équipes. Parmi les actions possibles, on peut citer la formation des équipes à l’éco-conception et aux enjeux environnementaux ou encore la limitation du renouvellement des terminaux en allongeant leur durée de vie.
Si vous voulez mesurer l’impact de votre SI, nos équipes sont à votre disposition, contactez-nous !