L’eau, ressource prédominante sur notre planète, est essentielle à la fois pour les êtres vivants mais également pour les activités économiques qui, pour la grande majorité, nécessitent de l’eau. Cependant, entre les périodes 1990-2001 et 2002-2018, la ressource en eau renouvelable a diminué de 14 % en France. Cette réduction est principalement due à une baisse des précipitations, limitant la recharge des nappes phréatiques, mais également à cause d’une augmentation de l’utilisation de l’eau par les nombreuses activités qui prélèvent directement dans les nappes et cours d’eau.

 

En parallèle, les périodes de sécheresse sont de plus en plus fréquentes et intenses. Si les niveaux de stress hydrique restent pour le moment relativement faibles en France et dans le nord de l’Europe, des variations existent. La France métropolitaine reste exposée à des phénomènes de sécheresse entraînant des difficultés de recharge des nappes phréatiques, des pénuries d’eau saisonnières et une diminution de la quantité globale d’eau disponible. Il est donc  nécessaire de considérer le contexte local dans la gestion de la ressource en eau. Chaque continent, pays et même région possède des ressources en eau de qualité et de disponibilité variable.

 

Plan eau, CSRD… Une réglementation croissante pour inverser la tendance

Face à ce contexte, l’eau devient une ressource au centre des attentions, les réglementations doivent suivre le rythme pour  lui accorder sa juste place. Certaines réglementations ont même vu le jour pour mieux traiter cet enjeu.

 

C’est notamment le cas du Plan Eau, lancé en mars 2023, qui vise à accompagner les territoires des bassins versants à mieux réguler et gérer la ressource en eau, avec un objectif de réduction de 10 % des consommations d’eau d’ici 2030. Pour atteindre cet objectif, des plans de sobriété en eau pour toutes les filières économiques sont à venir.

 

Une autre réglementation a vu le jour en incluant des critères spécifiques sur l’eau pour traiter au mieux ce sujet, la CSRD. Dès 2025, certaines entreprises devront reporter sur des thématiques environnementales. Parmi ces sujets, l’eau se retrouve sous deux prismes : celui des pollutions dans l’ESRS E2 et celui de l’utilisation de la ressource en eau dans l’ESRS E3. Dans chacun de ces ESRS, des demandes particulières liées à l’eau vont être faites. Notamment :

– Identifier les Impacts, Risques et Opportunités (IRO), mettre en place une stratégie et des actions vis-à-vis de la pollution de l’eau (ESRS E2) et de l’utilisation de l’eau (ESRS E3)

– Reporter sur les émissions dans l’eau (quantité par polluant et zone) (ESRS E2)

– Reporter sur les quantités d’eau prélevées, consommées, recyclées/réutilisées, rejetées (ESRS E3)

– Reporter sur le pourcentage des émissions se situant dans des zones à risques pour l’eau (ESRS E2) et sur les consommations totales d’eau dans des zones à risque pour l’eau (ESRS E3)

 

Comment les entreprises peuvent-elle se saisir du sujet eau ?

La plupart des secteurs d’activité ont aujourd’hui un impact sur la ressource en eau. Le secteur de l’énergie, par exemple, représente environ la moitié des prélèvements d’eau en France. L’industrie utilise l’eau pour différents processus de fabrication, de refroidissement et de nettoyage. Ces mêmes processus peuvent également rejeter des effluents dans les cours d’eau.

La ressource en eau peut aussi être une ressource clé pour certaines activités, et devient donc une dépendance importante permettant d’assurer leur pérennité. C’est le cas notamment du secteur de l’agriculture qui représente 70 % de la consommation d’eau douce mondiale et dont une majeure partie des cultures sont extrêmement dépendantes d’un approvisionnement en eau suffisant pour une bonne productivité.

        1. Comprendre et évaluer ses liens avec la ressource en eau

La première étape consiste à comprendre les liens entre des activités et l’eau en réalisant une empreinte eau. En s’intéressant aux impacts (comment les activités altèrent la disponibilité ou la qualité de l’eau), aux dépendances (à quel point les activités nécessitent de l’eau pour perdurer) et aux risques qui peuvent en découler.

       2. Une dimension locale à inclure dans l’appropriation du sujet de l’eau

Comprendre ces liens à l’eau sous le prisme d’une empreinte eau est une première étape pour aborder le sujet de l’eau qui doit d’être complétée par une compréhension locale de son état (disponibilité et qualité). L’eau n’est pas répartie de manière égale sur le globe : identifier ce qu’on appelle les zones à risque pour l’eau et zones de stress hydrique est important pour mieux comprendre ces risques et agir en conséquence. Réaliser ces évaluations permet non seulement de prioriser les sites en fonction des besoins, mais aussi de répondre aux exigences de la CSRD sur les ESRS E2 (pollution) et E3 (ressource aquatique et marine).

Pour ça il existe différentes façons :

– Consulter les experts locaux pour comprendre les enjeux du bassin versant

– Utiliser des outils pour pouvoir visualiser les zones les plus à risques à l’aide par exemple du Water Risk Filter ou d’Aqueduct

         3. Stratégie et plan d’action : des éléments clés pour la préservation de l’eau

Après avoir évalué et compris les enjeux liés à l’eau, la prochaine étape consiste à définir une stratégie à la hauteur des liens avec la ressource en eau. Elle peut être définie en se basant sur les attentes réglementaires ou, en allant plus loin, en prenant en compte les seuils écologiques locaux (telle que fait la méthodologie du SBTN). Cette stratégie doit inclure des objectifs clairs et mesurables, à partir desquels un plan d’action détaillé sera déployé, précisant les mesures concrètes à prendre pour réduire les consommations d’eau, améliorer l’efficacité hydrique et minimiser les émissions de polluants et impacts négatifs sur les écosystèmes aquatiques.

BL évolution accompagne les acteurs de tous secteurs sur les sujets liés à l’eau et peut vous aider à mieux comprendre le sujet sur l’eau et vous accompagner à élaborer une stratégie et des actions robustes pour tendre vers une utilisation plus durable de la ressource en eau.