Dans un courrier adressé début janvier à la première ministre, l’Alliance pour le vélo [1] s’inquiétait de l’écart entre les ambitions affichées par le gouvernement et les moyens réellement mis en œuvre pour développer l’usage du vélo. Les annonces remarquées du comité interministériel vélo et marche qui s’est tenu vendredi 5 mai – le premier depuis l’annonce de la nouvelle mouture du plan vélo, en septembre 2022 – ont pu rassurer ses membres sur la poursuite de l’engagement de l’État mais aussi soulever beaucoup de questionnements latents sur des obstacles persistants à l’échelon des territoires et l’atteinte des objectifs climatiques du pays.

BL évolution dresse un panorama du nouveau plan vélo et marche du gouvernement en trois parties.

Première partie :

Territoires cyclables pilotes, budget dérisoire pour la marche… Des annonces marquantes, et quelques absences notables

La première propose un bilan du plan précédent (2018-2022) – tant sur le plan de la progression du réseau, des montants dépensés que du développement de la culture vélo – et des remarques générales sur l’approche du nouveau plan et le caractère des investissements consentis.

Deuxième partie :

Infrastructure, stationnement, Savoir Rouler à Vélo… Des volets qui progressent, d’autres qui font du surplace : notre décryptage du plan

La deuxième partie explore les annonces relatives aux différents volets du plan (stationnement, programme Savoir rouler à vélo, filière économique, santé, vélotourisme…) et rappelle que certaines mesures étaient déjà présentes dans le plan de 2018 mais n’ont jamais été mises en œuvre. D’autres prévues en 2018 n’ont pas été reprises. Cette partie évalue aussi la pertinence de certaines annonces, notamment celles d’ordre réglementaire.

Troisième partie :

Un budget inédit mais des angles morts pour parvenir à une France 100 % cyclable

Enfin, la troisième partie s’étend sur la problématique persistante du financement : malgré sa progression, le budget annoncé ne suffira ni à répondre aux besoins des collectivités, ni à atteindre les objectifs nationaux de pratique du vélo. L’ambition du plan vélo et marche est également freinée par la primauté donnée à la voiture et à l’absence d’un changement de paradigme vers l’écomobilité, pourtant nécessaire pour concilier transports et soutenabilité écologique et sociale.

 

Passerelle en encorbellement au dessus de l’A10, dans le parc d’activités de Courtaboeuf (91). Les ouvrages d’art dédiés aux modes actifs sont les seules solutions pour franchir les grosses coupures mais coûtent souvent plusieurs millions d’euros et restent encore rares en France. Source : BL évolution

 

Notes :

[1]  L’Alliance pour le vélo regroupe la FUB (Fédération des Usagers de la Bicyclette, plus de 500 associations membres), le Club des villes et territoires cyclables et marchables et Vélo&Territoires (plus de 300 collectivités membres) et des acteurs économiques (USC, 3000 entreprises adhérentes).