Les lépidoptères nocturnes ont envahi le terrain avant même le début du match. Une invasion de milliers d’individus venus assister aux première loges à la finale de l’Euro 2016.
Ces « invités surprises » ne sont pas arrivés là par hasard. En effet, selon les médias le stade de France est resté allumé durant toute la nuit précédant le match. Voici une des conséquences directes de la pollution lumineuse et ses impacts sur les écosystèmes des grandes zones urbaines.
La pollution lumineuse est à l’origine de nombreux impacts sur l’environnement, la santé et la vision du ciel étoilé. La présence abondante de lumière artificielle durant la nuit est à l’origine de nombreuses perturbations pour les écosystèmes et participe fortement à la chute de la biodiversité.
Les lépidoptères présents ce soir là ont été attirés par la lumière artificielle et se sont retrouvés piégés par phototaxie positive. Ce phénomène résulte directement de la présence de lumière qui force les organismes à s’approcher contre leur gré vers une source et les piégeant ainsi autour des flux.
Le stade de France à remplit toutes les conditions pour créer la vielle de la finale, une importante pollution lumineuse : une forte ambiance lumineuse, des lumières blanches (plus attirantes que les lumières jaune/orange), un éclairage en continu au cours de l’ensemble des périodes naturellement sans lumière, des spots puissants n’offrant aucune zone non-éclairée, donc aucune échappatoire.
Le Stade de France est malheureusement devenu un immense piège pour les papillons, les flux lumineux de l’enceinte ont rendu leur fuite biologiquement impossible.
La pollution lumineuse est un phénomène meurtrier pour ces espèces attirées par la lumière, une pollution très mal connue mais qui a des conséquences désastreuses pour les écosystèmes, des impacts sur notre santé et la qualité de notre sommeil.
Par Rémy Osello, expert pollution lumineuse B&L évolution
Photo source AFP