La convention internationale pour le contrôle et la gestion des eaux de ballast et sédiments des navires est entrée en vigueur vendredi 8 septembre. Une décision qui oblige les entreprises (maritimes en l’occurrence) à adopter une approche plus respectueuse de la biodiversité et de ses écosystèmes.
Les organismes marins (microalgues, plancton animal, larves, bactéries, mollusques, crustacés) sont nombreux à circuler d’une eau à une autre via les navires, entrainant parfois une perturbation de la biodiversité locale. En effet, certains voyagent dans les eaux de ballast, ces grands réservoirs qui équipent les navires pour pomper les eaux de mer et ainsi optimiser la navigation, réussissant à « conquérir leur territoire d’arrivée, entraînant parfois des bouleversements pour l’écosystème local. », explique l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer). L’Organisation maritime internationale (OMI), un organe de l’ONU, a établi en 2004 une convention internationale pour le contrôle et la gestion des eaux de ballast et sédiments des navires afin d’inciter les navires à traiter les eaux rejetées par les ballasts et éviter la dissémination d’espèces d’une région à une autre. Cette convention, signée par plus d’une cinquantaine de pays dont la France, est entrée en vigueur vendredi 8 septembre 2017.
Dépendances des activités de l’entreprise vis-à-vis de la biodiversité
De nouvelles dispositions visent les navires qui devront s’équiper de systèmes de traitement ou de filtrage des eaux rejetées (rayonnement ultraviolet, électrolyse, filtration ou utilisation de produits chimiques). Ils devront également mettre en place un plan de gestion des eaux de ballast et des sédiments ainsi qu’un registre de leur traçabilité. Ces actions permettront de faciliter la mise en œuvre de la Convention et aussi de prévenir les risques et agir au mieux pour le maintien de la biodiversité.
Pour information, toute entreprise a – de manière directe ou indirecte (via sa chaine de valeur notamment) – une influence sur un ou plusieurs facteurs participant à l’érosion de la biodiversité : l’introduction d’espèces exotiques envahissantes, la destruction des habitats naturels, la surexploitation, les pollutions, le changement climatique. Il s’agit des impacts de leurs activités sur la biodiversité et sur les écosystèmes, participant à leur dégradation. Selon une étude sur la prise en compte de la biodiversité par les entreprises du CAC 40, publiée en 2014 par B&L évolution, 27 d’entre elles reconnaissaient des impacts de leur activité sur la biodiversité sans toutefois les analyser précisément. En effet, les impacts, indirects notamment, ne sont pas bien pris en compte car ils ont lieu à une grande distance des sites de production de l’entreprise. La Plateforme RSE travaille sur des méthodes pour une meilleure intégration notamment de la biodiversité dans les activités des entreprises via un devoir de vigilance sur les chaines de valeur.
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