Rendre sa juste place à un aménagement légitime et nécessaire au développement des modes actifs

Depuis quelques années, on voit se développer en France un certain nombre d’aménagements cyclables qui participent à une meilleure intégration des modes actifs dans l’espace public. Parmi ceux-ci, les chaucidous (aussi désignées par le sigle CVCB, Chaussée à Voie Centrale Banalisée)  sont devenues un sujet central dans l’aménagement des infrastructures cyclables. Mais on assiste récemment à l’apparition de postures : un nombre croissant d’élus, de personnels techniques et d’associations d’usagers souhaitent les voir disparaître, ou diminuer drastiquement leur domaine d’usage, car elles sont trop souvent mal utilisées.

Les chaucidous ont fait leur apparition en France en 2007, et se sont multipliées, surtout en milieu rural et périurbain mais aussi, parfois, en milieu urbain, depuis le milieu des années 2010. Bien que le Cerema, l’établissement public chargé de formuler des recommandations sur les aménagements et les infrastructures de mobilité, préconise que les CVCB doivent rester des dispositifs « exceptionnels », la réalité montre une tendance contraire : de nombreuses collectivités ont adopté cette solution, mais parfois de manière inappropriée.

Les CVCB commencent à avoir mauvaise presse. L’équipe mobilités de BL évolution a étudié les reproches qui lui sont faits et apporte ici des réponses qui permettent de sortir des postures. Cet aménagement souffre surtout des nombreux mauvais exemples de réalisations. Le manque de crédibilité et de qualité de ces chaucidous, qui s’éloignent de leur concept initial, nourrit les critiques et freine leur adoption par les usagers.

Faut-il pour autant rejeter le concept ? Les CVCB, malgré leurs défauts de conception fréquents, méritent-elles d’être systématiquement classées parmi les aménagements problématiques (aux côtés des bandes cyclables étroites, du simple jalonnement sur les axes très fréquentés, ou des zones 30 sans aménagements physiques et au trafic dense) ? Nous pensons que non.

Dans notre publication dédiée, découvrez :

  • Les origines et le développement des chaucidous en France et en Europe.
  • Le rôle clé des CVCB dans la transition vers l’écomobilité.
  • Un décryptage des critiques entendues dans nos échanges avec les territoires, et des réponses argumentées que nous souhaitons y apporter :
    • Remarque n°1 : La chaucidou, c’est dangereux. Il y a trop de véhicules qui circulent sur les bandes.
    • Remarque n°2 : En arrivant sur la chaucidou, on a l’impression d’être sur une voie à sens unique.
    • Remarque n°3 : On ne voit pas la chaucidou, les bandes sont effacées et trop étroites.
    • Remarque n°4 : La chaucidou s’interrompt parfois et reprend un peu plus loin, c’est très perturbant.
    • Remarque n°5 : Il vaut mieux éviter d’aménager des chaucidous et privilégier les bandes, les pistes et la hiérarchisation de la voirie.

Les CVCB ont un rôle essentiel à jouer dans l’amélioration de la sécurité des cyclistes, étant bien utilisée. Par ailleurs, la transformation du réseau routier est une priorité incontournable pour accompagner la transition vers l’écomobilité. En s’appuyant sur ses 1,1 million de kilomètres de routes – un réseau d’une densité exceptionnelle – la France pourrait faire des chaucidou une solution de choix à court terme pour favoriser la cohabitation des modes de transport, revaloriser les infrastructures existantes et développer la pratique cyclable. Encore faut-il concevoir ces aménagements de manière utile et adaptée aux contraintes du réseau et du territoire…

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