Le 6 novembre dernier la Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité (FRB) et le ministère de l’Écologie, du Développement Durable et de l’Énergie organisaient à la maison des Océans la conférence Climat et Biodiversité, réunissant les experts français du GIEC et de l’IPBES. La ministre Ségolène Royal est intervenue lors de la conférence et, après avoir rappelé l’importance de la compréhension des interactions climat & biodiversité pour un développement durable, a notamment insisté sur la nécessité de la recherche scientifique sur ces enjeux et a indiqué qu’elle allait augmenter les moyens alloués à ces recherches.
Une première table ronde, en présence de plusieurs membres du GIEC et de l’IPBES (Marc Fleurbaey, Jean Jouzel, Anne Larigauderie et Paul Leadley) a présenté l’organisation et le fonctionnement des deux plates-formes internationales ainsi que les liens possibles entre ces deux entités.
L’IPBES est à la biodiversité ce que le GIEC est au climat. La création de l’IPBES en 2012 vient donc répondre à un besoin de dialogue entre scientifiques, politiques et acteurs de la société pour relever des défis de la biodiversité, tout comme le travail du GIEC sur le changement climatique. Les rapports du GIEC sont dorénavant des aides pour les décideurs et il en sera de même pour les publications de l’IPBES concernant les décisions sur la biodiversité et les services écosystémiques.
Dans la suite de la conférence, des exposés et des discussions en présence des différents experts ont permis d’approfondir certaines notions liées aux interactions biodiversité-climat : aussi bien l’impact du changement climatique sur la biodiversité mais aussi l’impact, bien moins connu, de la perte de biodiversité sur le changement climatique. Par exemple, à cause de l’acidification des océans (un des impacts du changement climatique), la population de zooplancton diminue. Or le zooplancton est à l’origine du processus d’absorption du CO2 dans l’océan. Le CO2 est donc moins absorbé entraînant l’augmentation de la concentration en CO2 dans l’air : le climat est alors impacté. Pour chaque impact, les aspects terrestre et marin étaient abordés à travers un exemple.
Le dernier exposé permettait d’intégrer une facette socioéconomique des interactions climat-biodiversité à la conférence en abordant notamment l’adaptation des populations d’éleveurs de Rennes dans le Nord suite à la fonte du permafrost.
Espérons que ces deux instances internationales travaillerons en étroite collaboration pour une approche scientifique la plus transversale possible sur ces enjeux environnementaux !