Le 11 mars se tenaient, au palais du Luxembourg, les 31èmes entretiens écologiques Valeurs Vertes co-organisés par le magasine Valeurs Vertes et le Pavillon Français pour l’Exposition Universelle de Milan 2015. Le thème en était Nourrir la planète : la biodiversité garante de la sécurité alimentaire.
La séance a été introduite par Alain Berger, commissaire du pavillon français à Milan, qui a rappelé que l’exposition universelle de Milan 2015 sera la première à avoir pour thème l’alimentation. Le défi que représente l’alimentation de 9 milliards d’êtres humains doit, selon lui, être attaqué selon plusieurs axes. En premier lieu, l’augmentation des quantités de biens agricoles produits dans un esprit de durabilité. En parallèle de cela, un enjeu majeur se situe au niveau de la lutte contre le gaspillage alimentaire et les pertes après récolte. Ces actions devront être menées dans un esprit de coopération internationale. Il sera également nécessaire d’agir au niveau de la qualité des produits, tant du point de vue de la sécurité sanitaire que de l’équilibre nutritionnel.
Cette intervention a été suivie par trois tables rondes portant sur des thèmes autour de la biodiversité, de l’environnement et de l’économie. La première d’entre elles avait pour sujet : la biodiversité garante de la sécurité alimentaire en Europe et dans le monde. Bernard Chevassus-au-Louis, membre du conseil scientifique du patrimoine naturel et de la biodiversité, Dominique Arrouays, président de l’Association Française pour l’étude des sols, Michel Hignette, directeur de l’aquarium de la porte Dorée et Jean-Marc Petat, directeur du développement durable de BASF France ont pu brosser un portrait des grands enjeux liés à cette question.
Ils ont notamment évoqué les liens entre économie et biodiversité, les menaces sur les sols dans le monde, la préservation des ressources halieutiques de l’océan et les potentialités de suppression de l’utilisation des produits phytosanitaires pour la production agricole.
Il est ressorti de ces interventions et des échanges avec la salle que de nombreuses menaces pèsent sur les capacités de production des sols et des océans. Pour ne citer qu’elles, l’érosion, qui menace 1,3 millions de km2 de sols en Europe, ainsi que la surpêche. Les solutions ne sont pas aisées à trouver car elles présentent souvent des inconvénients : l’aquaculture consomme des ressources piscicoles (20 kg de poissons sont nécessaires pour produire 1 kg de thon rouge) et il semble difficile de supprimer l’utilisation de produits phytosanitaires par l’agriculture se défend BASF.
Une voie d’amélioration importante se situe, peut-être, dans une meilleure prise en compte des enjeux de biodiversité par l’économie. On estime ainsi que les services rendus par les écosystèmes pour la production de biens auraient une valeur 10 fois supérieure à la valeur marchande de ces biens.
Espérons que ces constats ne resteront pas lettre morte et permettront de prendre des actions fortes et concrètes pour lutter contre l’érosion de la biodiversité.