Lundi 16 octobre était la journée mondiale contre le gaspillage alimentaire, un enjeu majeur pourtant peu abordé dans les discussions des États généraux de l’alimentation (EGA). Plus largement, c’est la RSE qui semble avoir été oubliée alors qu’elle aurait permis de traiter de manière responsable les questions de création et partage de la valeur tout au long de la chaine de valeur…

La responsabilité sociétale des entreprises (RSE) a toute sa place dans le monde agricole et agro-alimentaire ! Prendre en compte la RSE permettrait à tous les acteurs de la filière de garantir le respect des enjeux environnementaux, sociaux et sociétaux. Ces critères sont en effet peu considérés dans ce secteur alors qu’ils pèsent fortement sur les coûts de production des agriculteurs et de l’Etat français. De plus, peu de données permettent l’évaluation de l’impact des négociations commerciales relatives aux sujets agricoles et agroalimentaires.

C’est pour faire face à ces défis que les Etats généraux de l’alimentation ont été ouverts en juillet dernier. Ces derniers visent à relancer la création de valeur et en assurer l’équitable répartition, permettre aux agriculteurs de vivre dignement de leur travail par le paiement des prix justes, accompagner la transformation des modèles de production pour mieux répondre aux attentes des consommateurs et promouvoir les choix de consommation privilégiant une alimentation saine, sûre et durable.

Renforcement des dimensions du développement durable

A l’occasion des Etats généraux de l’alimentation, une consultation est lancée autour de trois thèmes principaux : production/distribution, consommation et exportation/international. L’ensemble des parties prenantes est convié à participer à des ateliers de concertation : le monde agricole et de la pêche, l’industrie agroalimentaire, la distribution, les consommateurs, la restauration collective, les élus, les partenaires sociaux, les acteurs de l’économie sociale et solidaire, et de la santé, les ONG, les associations caritatives et d’aide alimentaire à l’international, les banques et les assurances.

L’objectif est d’élaborer un « diagnostic partagé » sur les différentes questions soulevées et d’apporter des propositions concrètes sur la manière de rémunérer équitablement les producteurs, de mieux intégrer la réalité des coûts de production, de soutenir des modes de consommation plus responsables ou encore d’accompagner la stratégie d’internationalisation des entreprises dans le respect des enjeux environnementaux, sociétaux et sanitaires. L’ensemble des contributions seront récoltées pour établir une feuille de route nationale.

Les entreprises françaises agroalimentaires, constituées en partie de PME ou ETI, doivent être accompagnées davantage dans leur démarche de développement à l’international et mieux être informées sur la réglementation en vigueur, sur les dispositifs relatifs à l’exportation. Pour B&L évolution, développer la RSE auprès de ces entreprises devrait être la première recommandation des EGA, comme outil de dialogue et de progrès entre acteurs économiques et leurs parties prenantes.. Pour une meilleure prise en compte des enjeux environnementaux, la France doit soutenir une politique nationale favorable au bio, aux circuits courts… Espérons que ces Etats généraux traduiront la volonté de recherche d’une plus grande performance environnementale et sociale, pas aveugelement économique !

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