La RSE sera-t-elle la priorité du nouveau gouvernement français ? Mardi 23 mai, le président de la République Emmanuel Macron recevait les responsables syndicaux et patronaux pour discuter de la réforme du code du travail. Aujourd’hui, c’est au tour du Premier ministre Édouard Philippe d’accueillir les représentants de syndicats.
Baisse des impôts et des cotisations sociales, assouplissement du temps de travail… Les réformes sociales et économiques prévues par Emmanuel Macron pour les entreprises dans son programme sont nombreuses. Le président de la République a entamé un premier échange à ce sujet, mardi 23 mai, avec les représentants des organisations syndicales et patronales. Il souhaite une mise en œuvre à la rentrée du projet de réforme du droit du travail, en recourant à des ordonnances. Ce pourrait être l’occasion d’aborder et renforcer la RSE (Responsabilité Sociétale d’Entreprise) ! De leur côté, les syndicats (CFDT, CGT, FO) refusent une précipitation dans le calendrier car ils craignent de ne pas participer à l’élaboration du texte, contrairement au Medef et à la CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises), présents pour faire entendre les voix des entreprises. En effet, le patronat a proposé que la réforme du marché du travail aille vite – d’autant plus qu’une revendication de leur part aurait été mise à l’ordre du jour, avec notamment la suspension du compte pénibilité. Sur le fond de la réforme, il a fallu attendre le lendemain, mercredi 24 mai, à Matignon, avec le Premier ministre Édouard Philippe, pour avoir plus de précisions.
Les accords d’entreprise au centre des discussions
Trois mesures principales de la réforme sont au cœur des discussions : la primauté des accords d’entreprise sur les accords de branche, le plafonnement des indemnités prud’homales et la fusion des instances représentatives du personnel. Le message est clair : les demandes des entreprises seront soutenues par le nouveau Président de la République. On touche ici entre autres aux modes de dialogue entre les directions d’entreprises et les salariés, qui sont des axes forts du « dialogue avec les parties prenantes » de la RSE. Avant de plaquer des solutions théoriques, il serait intéressant de passer en revue les bonnes pratiques de dialogue social, issues de la mise en œuvre de stratégie RSE. De nombreux exemples ont mis en exergue des instances ou processus de dialogue innovants et efficaces. La RSE affirme le rôle et la responsabilité de l’entreprise envers la société. Elle pourrait permettre d’avoir une vision stratégique plus large, d’une part en intégrant les préoccupations sociale, sociétale et environnementale, et d’autre part en assurant la redevabilité nécessaire dans une économie moderne.
Lundi 29 mai, ce sera au tour de la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, de rencontrer les partenaires sociaux et d’approfondir les sujets évoqués. Sortira-t-on des carcants habituels pour rentrer enfin pleinement dans l’économie du XXIème siècle ? Affaire à suivre…