La technique de piégeage et de stockage de CO2 consiste à emprisonner les émissions de gaz à effet de serre et à les conserver dans un dispositif sécurisé, pour autant elle comporte un certain nombre de risques pour l’environnement.
Tout d’abord il faut noter que tous les usages ne conviennent pas à cette technologie, les émissions issues des usages mobiles et domestiques ne seront pas concernées du fait de la lourdeur de l’installation de ces dispositifs. Cette technique est en revanche adaptée aux émissions des sites industrielles et des centrales de productions électriques. Ces deux catégories d’activité sont fortement émettrices, ce qui pousse de nombreuses entreprises à étudier et à investir en faveur du développement de la séquestration.
Pour les centrales électriques on compte aujourd’hui trois systèmes principaux ; la combustion de gaz oxygéné, la précombustion et la postcombustion. L’objectif commun de ces trois procédés étant de séparer le CO2 des autres gaz issus de la combustion des ressources fossiles en vue de son stockage. Concernant les réductions d’émissions permises par ces systèmes on parle de 80 à 90% de CO2 en moins, il faut souligner que ce pour atteindre de tels résultats un surcoût situé entre 40 et 80% du prix de l’électricité doit être répercuté sur une ou plusieurs des parties prenantes. D’autres activités industrielles peuvent également être sources d’émissions de CO2 en dehors de la combustion d’énergies fossiles, c’est le cas par exemple de la production de ciment, qui génère beaucoup de gaz carbonique par la décomposition du calcaire sous l’effet de la chaleur. Pour ce type d’activité le flot de dioxyde de carbone étant plus pur, son piégeage est facilité ce qui réduit le coût à la tonne de CO2 captée.
Vient ensuite l’étape du transport, à moins que le site de stockage soit le même que celui d’émission de CO2. Plusieurs options sont possibles, selon la distance à parcourir et la nature géographique du territoire. Aux États-Unis ce sont les gazoducs qui sont privilégiés, à l’image des pipelines qui transportent gaz et pétrole. Il peut également être transporté sous forme liquide dans des navires identiques à ceux qui transportent le GPL.
Au moment du stockage, plusieurs pistes proposent différents atouts et dangers. On peut d’abord envisager de le stocker sous terre, dans les gisements de pétroles, de gaz naturel et de charbon en fin d’exploitation, ou encore dans les formations salines profondes. Le risque environnemental et le coût de cette solution sont jugés limités. Une autre possibilité serait de le stocker le dioxyde de carbone dans les océans du fait de sa solubilité dans l’eau, cependant le risque pour les organismes vivants présents dans les océans est trop important pour que cette éventualité soit écologiquement acceptable. La dernière piste qui est évoquée est le stockage au travers de matériaux rendu possible par le procédé de carbonatation minérale. Plusieurs obstacles rendent cette hypothèse moins attractive que le stockage dans les réservoirs géologiques, le coût d’abord serait assez élevé et le risque que les matériaux rejettent à terme le CO2 stocké, limite l’impact sur la réduction globale des émissions.
Exploité en Norvège pour la première fois en 1996, le stockage est l’un des outils qui peuvent nous permettre d’atteindre nos objectifs de réduction d’émission de GES. Cependant, certains risques tels que la fuite lié à un défaut d’étanchéité des réservoirs géologiques, ou encore le danger de l’acidification du milieu dans lequel le carbone est dissout, doivent être pris en compte afin d’éviter la pollution des écosystèmes environnants.
Depuis le mois de juin dernier la normalisation de ce processus est en cours à l’échelle nationale, elle est le fruit d’une directive européenne issue du Grenelle 2.
Source : http://www.greenfacts.org/fr/piegeage-stockage-co2/index.htm