A l’heure où la canicule fait rage dans de nombreuses régions en France, la question de la végétalisation des villes revient à l’ordre du jour. Comment le verdissement des villes peut-il être une solution face au changement climatique ?
L’artificialisation des terres et l’étalement urbain participe à la destruction des habitats naturels. Il devient urgent de freiner cette artificialisation si l’on souhaite réduire l’impact sur la biodiversité, rappelle France Stratégie dans son rapport « Objectif ‘zéro artificialisation nette’ : quels leviers pour protéger les sols ? ». Chaque année, ce sont 20 000 hectares d’espaces naturels qui sont artificialisés, note France Stratégie. Des mesures ambitieuses sont nécessaires pour, par exemple, renaturer les espaces artificialisés laissés à l’abandon.
Pour contrer l’artificialisation grandissante et l’effet bitume, certaines villes proposent de planter des arbres, à l’instar de Paris. Avec la montée des températures, en partie due au réchauffement climatique, les forêts urbaines semblent être un bon moyen d’apporter un peu de fraîcheur et de verdure. C’est aussi un atout pour accueillir et renforcer la nature en ville, gage de bien-être et de santé.
Une stratégie de rafraîchissement urbain
Les végétaux ont un impact positif sur la température car ils apportent de l’ombre et donc de la fraîcheur lorsqu’ils sont arrosés. Leur couleur verte absorbe moins la chaleur, d’où l’idée de « débitumer » et de remplacer le bitume par une surface végétalisée.
Idem, les espaces verts sur les toits participent à la résorption de la chaleur à l’intérieur des bâtiments. De plus, la disposition en hauteur de ces espaces verts est un moyen efficace pour ne pas être piétinés ou perturbés par les activités humaines, ce qui facilite leur expansion.
La végétalisation des milieux urbains permet d’économiser de l’énergie : la fraîcheur est retenue en été et la chaleur est gardée en hiver.
Il faut redoubler d’ingéniosité pour lutter contre les chaleurs extrêmes en ville. La capitale française a donc lancé la plateforme Végétalisons Paris afin de « fédérer tous les acteurs parisiens pour développer de nouveaux espaces de nature en ville ». Ce site s’adresse à toutes les personnes désireuses de se saisir de l’espace public et de participer à la végétalisation de la ville. Comment développer la nature en ville ? Jardins partagés, agriculture urbaine, jardinage de rue… les idées ne manquent pas ! Et vous, que faites-vous pour lutter contre la chaleur en ville ?
Une aubaine pour la biodiversité en ville.
Une biodiversité souvent oubliée, qui se résume dans l’inconscient à quelques oiseaux peu attirants, comme le pigeon, des mammifères repoussants comme les rats des villes ou des insectes qui paraissent nuisibles comme le moustique ou les diverses araignées qui trouvent refuge dans nos logements. Certes, la biodiversité urbaine est moins riche qu’en milieux naturels mais c’est une biodiversité qui dispose aussi d’atouts qui ne manquent pas d’intérêt. Il nait un véritable écosystème urbain qui se compose essentiellement d’espèces généralistes qui ont su s’adapter et qui jouent un rôle indispensable. Comme tous les écosystèmes, les écosystèmes urbains nous rendent de grands services, dits services écosystémiques. Ils vont permettre notamment d’améliorer la qualité de l’air ou encore purifier l’eau, polliniser nos jardins partagés ou les fleurs de nos massifs. Et aussi comme on l’a vu apporter de la fraîcheur dans les milieux composés de bitumes.
Le développement du verdissement des villes, de la mise en place d’arbres et autres espaces verts est particulièrement favorable au développement de la biodiversité en ville, à l’entretien des écosystèmes urbains en servant de refuge et de ressources nourricières dans un désert de goudron et de béton. Une occasion de renforcer les différents services écosystémiques qui nous sont indispensables.
Faire entrer la nature en ville, une solution gagnant/gagnant !
Faire entrer cette nature en ville est donc une aide précieuse pour l’adaptation aux changements climatiques. Elle remplit de nombreux services dont nous dépendons pour notre santé et notre confort. En plus, il existe un rapport beaucoup plus psychique et philosophique qui se crée entre l’Homme et la nature. La présence de biodiversité en milieux urbains garantit bien-être, moral et santé aux citoyens.
Un travail sur le verdissement, la formation d’espaces de respiration, de repos et de cohérences écologiques comme la trame verte et bleue sera aussi bénéfique pour la biodiversité améliorant les conditions des espèces faunistiques et floristiques.
Un rapport gagnant/gagnant qu’il s’agira d’accueillir, de prendre soin et de favoriser au sein de nos lieux de vie pour nous, pour notre futur et pour la biodiversité.